«Ce projet de recherche a été le point initial du développement d’un profilage des demandeurs d’emploi au Luxembourg», a expliqué le Dr Claude Houssemand, de l’Université du Luxembourg. (Photo: Sven Becker / Archives)

«Ce projet de recherche a été le point initial du développement d’un profilage des demandeurs d’emploi au Luxembourg», a expliqué le Dr Claude Houssemand, de l’Université du Luxembourg. (Photo: Sven Becker / Archives)

L’Adem l’avait constaté sur le terrain: l’identification rapide des personnes qui risquent de devenir des chômeurs de longue durée permet, grâce à un accompagnement spécifique, de prévenir ce phénomène. Mais elle souhaitait obtenir une validation scientifique de ses méthodes, notamment de l’outil de profiling qu’elle avait conçu en 2014. «C’est pourquoi nous nous sommes adressés à l’Université du Luxembourg», a expliqué Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem, citée dans un communiqué.

Trois ans plus tard, les bénéfices de cette collaboration ont été salués par les deux partis. «Ce projet de recherche a été le point initial du développement d’un profilage des demandeurs d’emploi au Luxembourg consistant en un repérage précoce des personnes ayant un risque plus important de devenir chômeurs de longue durée, afin de leur proposer un parcours de réinsertion mieux adapté et plus individualisé», a précisé le Dr Claude Houssemand, directeur de l’Institut of Lifelong Learning and Guidance (LLLG) de l’Université du Luxembourg, qui a participé à cette étude.

On ne change pas une équipe qui gagne

Le bon déroulement de cette collaboration a entraîné le développement d’un second projet en 2015. Mais cette fois-ci, c’est l’Uni qui a contacté l’Adem. «Nous avons directement accepté de collaborer une nouvelle fois avec l’Université, qui a pu effectuer sa collecte de données à travers des questionnaires distribués dans nos agences de Luxembourg et Esch», a retracé Mme Schlesser.

Une opportunité pour les chercheurs, qui ont ainsi pu faire des comparaisons entre la France et le Luxembourg. «Cela nous permet de montrer l’importance du contexte économique national sur les représentations et le vécu du chômage», a noté le Dr Anne Pignault, maître de conférence en psychologie du travail et de l’orientation à l’Université Paris Nanterre et chercheur à l’Université du Luxembourg.

Des agents de l’Adem formés par l’Uni

Deux expériences réussies donc, et qui augurent de nouvelles collaborations. L’Université est, en tout cas, en demande. «Nous souhaitons à l’avenir valoriser encore plus les thématiques de recherches liées à l’apprentissage et l’orientation tout au long de la vie, à l’insertion et la réinsertion professionnelles ainsi qu’aux mobilités et aux ruptures professionnelles», a indiqué le vice-recteur de l’Université du Luxembourg, Romain Martin.

Présent lors de la conférence de presse, le ministre de l’Emploi, Nicolas Schmit, a quant à lui rappelé que l’Adem et l’unité de recherche Inside (Integrative Research Unit on Social and Individual Development) de l’Uni venaient récemment de s’associer pour élaborer un projet concernant la formation interne des agents de l’Adem.