Serge de Cillia et Yves Maas ont tiré le bilan 2016 pour le secteur bancaire. (Photo: ABBL)

Serge de Cillia et Yves Maas ont tiré le bilan 2016 pour le secteur bancaire. (Photo: ABBL)

Deux jours après l’état des lieux fait par l’Aleba, le syndicat du secteur financier, quant à l’avancement de la future convention collective, c’était au tour de l’association patronale bancaire de faire le point, ce vendredi, sur l’état de santé du secteur.

Concernant ces négociations qui s’éternisent, Yves Maas, le président de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL), a insisté sur la volonté de privilégier la qualité à la rapidité. «Nous voulons finaliser le plus vite possible, mais pas aux dépens de la qualité.»

Aucune estimation de temps n’a donc été donnée par rapport à la possibilité d’arriver à une signature du document final. Aucun commentaire non plus quant aux demandes d’indexations salariales faites par les représentants des employés du secteur. «C’est trop tôt, les discussions sur le sujet vont seulement débuter», a insisté Serge de Cillia, CEO de l’ABBL.

Produit bancaire en hausse

Au niveau des chiffres du secteur, les résultats consolidés des banques ont affiché un produit bancaire en hausse de 7,8%. Si le résultat avant provisions et taxes est, lui, en hausse de 14,9%, l’ABBL précise que cette forte hausse est due à une transaction exceptionnelle, non récurrente, de la part d’un de ses membres. Sans cela, la hausse serait limitée à 1,5%.

Les frais de personnel sont désormais sous contrôle (+0,1%), mais les autres frais généraux sont en progression de 2,4%. L’association les explique par les exigences en matière de réglementations internationales.

Nous payons trois fois.

Yves Maas, président de l'ABBL

Pour Yves Maas, on a atteint le seuil maximal tolérable. «Nous payons trois fois, précise-t-il. Pour la mise en place de ces réglementations, pour le personnel supplémentaire nécessaire dans les instances de contrôle – le personnel de la CSSF a doublé en cinq ans – et pour les emplois nécessaires dans les banques pour les implémenter.»

Au niveau de l’emploi justement, l’ABBL a calculé que, depuis le début de la crise, en 2008, il a reculé en chiffres nets de 1.207 unités. Mais le profil type est aussi en train de changer. La complexification du métier exige des profils plus «solides».

Les Bac+3 sont en quelque sorte devenus les diplômes de référence. Sur les années 2015 et 2016, les banques installées au Luxembourg ont engagé 843 personnes bénéficiant au minimum de ce type de diplôme, alors que 666 personnes ne disposant que du Bac ont quitté le secteur sur la même période.