Pour Lucile Barberet, la sàrl-s permet de créer plus facilement une entreprise, mais n’offre pas plus accès à l’entrepreneuriat. (Photo: Nyuko)

Pour Lucile Barberet, la sàrl-s permet de créer plus facilement une entreprise, mais n’offre pas plus accès à l’entrepreneuriat. (Photo: Nyuko)

Depuis le vote de la loi fixant l’introduction d’une forme simplifiée de sàrl, dénommée «sàrl à un euro», les avis contradictoires fusent à propos de cette mesure.

Une belle opportunité pour les jeunes entrepreneurs

Jusqu’à présent, le montant du capital minimum obligatoire pour créer une sàrl, environ 12.500 euros, est un obstacle difficile à surmonter pour les jeunes entrepreneurs. Le montant minimum d’un euro pour le capital de la sàrl-s leur permettra de se lancer avec plus de liberté dans l’aventure entrepreneuriale. Pour les jeunes diplômés ou les jeunes actifs notamment, cela va fondamentalement changer la donne.

Les critiques entendues sur la solvabilité de telles sociétés ne sont pas pertinentes selon moi: cette nouvelle disposition s’adresse principalement aux sociétés de services, qui n’ont pas besoin d’un gros capital pour démarrer et tester un premier service et n’ont pas (ou très peu) de frais à rembourser si jamais il est arrêté.

En fait, en étudiant les textes d’un peu plus près, on devine que la sàrl-s est particulièrement destinée aux jeunes (ou moins jeunes) se lançant dans une société web. Cette nouvelle disposition devrait donc parler à un grand nombre de porteurs de projets.

Enfin, au-delà des possibilités pratiques qu’elle offre, la sàrl-s est aussi un message fort qu’envoie le gouvernement luxembourgeois à destination des start-up. C’est un encouragement à la création d’entreprises, un soutien à l’innovation, un coup de pouce pour la dynamisation de l’économie. Créer sa propre société n’est plus réservé à une élite ayant les fonds pour se lancer, mais est accessible à tous ceux qui ont une bonne idée et assez de courage (ou de folie!) pour tenter leur chance.

La création de société devient accessible, pas l’entrepreneuriat

J’espère qu’à partir du début de l’année prochaine nous verrons un nombre important de porteurs de projets sautant le pas pour créer leur start-up grâce à la sàrl-s! Toutefois, si la création de la structure juridique sera facilitée, il faut rester vigilant à ne pas faire d’amalgame: l’entrepreneuriat n’en devient pas plus accessible. Obtenir le statut de sàrl-s n’est pas une fin en soi, c’est plutôt le début de l’aventure.

Il faut savoir retrousser ses manches et mettre les mains dans le cambouis. Faire des essais, prendre des décisions difficiles, se tromper, passer des nuits entières sur un problème technique, rebondir avec plus ou moins d’adresse. Une bonne idée ne suffit pas, il faut également être armé des bonnes méthodologies et être bien entouré. L’entrepreneuriat reste une aventure risquée dont les élus sont moins nombreux que les déçus.

Des méthodologies qui ont prouvé leur efficacité, comme le Lean Startup, devraient être un passage obligé pour tout entrepreneur «start-up». Il existe au Luxembourg un certain nombre de structures pour accompagner les entrepreneurs dans l’approfondissement de leur(s) idée(s) et les premiers pas de leurs start-up, et je parie qu’ils ne chômeront pas face au regain de vocations pour la carrière d’entrepreneur!