«Même si les femmes ne veulent pas faire carrière dans l’IT, il est important qu’elles aient des notions, car l’informatique est partout aujourd’hui», a expliqué Marina Andrieu, la directrice de l’asbl Wide. (Photo: Nader Ghavami)

«Même si les femmes ne veulent pas faire carrière dans l’IT, il est important qu’elles aient des notions, car l’informatique est partout aujourd’hui», a expliqué Marina Andrieu, la directrice de l’asbl Wide. (Photo: Nader Ghavami)

La révolution digitale en cours pourrait bien être la première à laquelle les femmes vont prendre part. C’est en tout cas l’avis de Sophie Docquier, managing director chez Accenture Technology Belux. «Nous avons la possibilité de jouer un rôle prédominant dans les transformations radicales qui touchent notre société, et ce n’était pas le cas lors des révolutions précédentes.»

Pour sa première édition au Luxembourg, le Girls in ICT Day s’est tenu au Lycée des arts et métiers de Luxembourg-ville. Un hasard qui n’en est pas un, puisqu’il s’agit de l’un des trois établissements du pays à proposer la filière I – pour informatique – mise en place par le ministère de l’Éducation depuis la rentrée 2017.

«Même si les femmes ne veulent pas faire carrière dans l’IT, il est important qu’elles aient des notions, car l’informatique est partout aujourd’hui», a expliqué Marina Andrieu, la directrice de l’asbl Wide, organisatrice de l’événement. «Beaucoup de projets entrepreneuriaux menés par des femmes ne survivent pas, car il leur manque cette formation technique.»

Une thérapie collective à mener

Après la visite dans l’après-midi de la ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch, et de la commissaire européenne à l’Égalité des genres, Věra Jourová, une table ronde a été organisée avec quatre femmes aux profils variés, mais ayant toutes le point commun d’étudier ou de travailler dans l’IT.

«Après avoir réussi un projet important pour un client chinois, durant lequel j’ai dû diriger une équipe de 45 personnes, j’ai ressenti une reconnaissance qui m’a fait du bien et je veux dire aux femmes qu’elles doivent avoir confiance en elles, car elles peuvent réussir», a témoigné Niña Monteverde, SAP manager chez Accenture Luxembourg.

«Il ne faut pas penser que la programmation est un métier d’homme, car ce n’est pas vrai. Je prends beaucoup de plaisir dans mon travail et j’explose de joie quand j’arrive à mener à bien un projet», a expliqué pour sa part Anush Manukyan, chercheuse en robotique et intelligence artificielle au SnT.

Nous avons besoin de mentors féminins.

Sophie Docquier, managing director chez Accenture Technology Belux

«J’encourage les femmes à choisir des formations d’ingénieur en informatique, mais elles doivent être motivées, car il y a beaucoup de travail», a indiqué plus stoïquement Hélène Recotillon, étudiante à l’École supérieure d’informatique électronique automatique (ESIEA) en France.

Des messages motivationnels aux accents de thérapie collective qui ont été applaudis par l’assemblée. «‘Thérapie collective’ est en effet un terme correct», a reconnu Sophie Docquier. «Nous, les femmes, nous avons des barrières intérieures qui bien souvent nous empêchent de faire certains choix. Et nous avons besoin de mentors féminins qui puissent nous encourager dans les moments importants en nous partageant leurs propres expériences.»