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Elles ont, toutes les trois, répondu spontanément par la positive lorsque nous leur avons proposé de nous donner leur point de vue subjectif quant à l'image de la femme dans la presse luxembourgeoise. Peut-être parce qu'on n'offre plus trop à celle-ci la possibilité de s'exprimer sur son rôle dans la société et plus particulièrement dans la vie professionnelle. S'il y a quelques décennies, les femmes éprouvaient encore le besoin de monter sur les barricades pour accuser la disparité, aujourd'hui elles ne se manifestent plus trop, apparemment calmées par les résultats des premiers redressements sociaux. Mais ont-elles vraiment l'impression d'avoir obtenu tout ce à quoi jadis elles aspiraient? Une question cruciale parmi tant d'autres que nous avons posé à celles qui nous semblaient le mieux placées pour jeter un regard introspectif et critique sur les faits réels, puisqu'elles dirigent chacune une équipe rédactionnelle. Nos rédactrices en chef étant habituées à rédiger des éditos pointus et analytiques, nous étions en droit d'espérer des points de vue clairs et nets sur ce qu'on appelle toujours, non sans une certaine condescendance, la condition féminine. Y sommes-nous arrivé? Le débat est lancé?.

Claude Wolf, rédactrice en chef à l'hebdomadaire "Revue"

Depuis quelle année êtes-vous active dans la vie journalistique de ce pays, et quelle fut la période la plus marquante dans votre métier en tant que femme?

Je travaille au Luxembourg depuis 1986. Ceci après avoir fait mes études à Strasbourg et après plus de 10 années passées au service de Radio France Alsace - FR3. Dans ma vie de femme, cette période-là fut importante, parce qu'elle m'a permis de concilier mes devoirs de mère et mon métier. Ceci, dans la mesure où je travaillais en brigades, commençant mon travail à 5.00 heures du matin, pour le terminer à 13.00 heures. J'avais donc toute l'après-midi pour m'occuper de mon fils. Ce bon départ m'a permis, plus tard, de me consacrer d'avantage à mon métier sans avoir l'impression de sacrifier ma famille.

Trouvez-vous que l'image de la femme dans la presse a évolué ces dernières années au Luxembourg? Si oui, depuis quand environ et dans quelle mesure?

Oui l'image de la femme a évolué. Ceci depuis une bonne dizaine d'années. En effet on lui reconnaît des compétences aussi bien professionelles que politiques et sociales. Celà est dû bien sûr à l'entrée des femmes dans la vie active, mais aussi au rôle primordial qu'ont joué des femmes comme Lydie Polfer ou Anne Brasseur, que je considère comme des pionnières.

Y a-t-il des médias luxembourgeois qui vous semblent plus ouverts aux problèmes particulièrement féminins et, si oui, lesquels?

Tous ceux qui ne relèvent pas du groupe Saint Paul et de la famille politique conservatrice.

L'implication des femmes dans la vie politique a-t-elle, à votre avis, provoqué des changements conséquents pour la condition féminine?

Oui, certainement. Elles ont joué un rôle de pionnières et ont montré aux femmes qu'il était possible d'aller de l'avant et de concilier vie privée, vie publique et vie professionnelle avec succès.

Avec la création d'un Ministère pour la promotion féminine, le Gouvernement a-t-il réellement amélioré la situation des femmes au Luxembourg? Si oui, par quelles actions, résolutions?

La création du ministère a conduit à une prise de conscience de la condition féminine et des moyens d'en sortir. Mais nous n'en sommes qu'au début.

Les associations de femmes doivent-elles continuer à militer ouvertement pour l'émancipation, ou trouvez-vous qu'il faudrait à présent créer de nouvelles priorités?

Les associations ne sont pas au bout de leurs peines. Mais l'époque des pionnières est révolue. Elles doivent, aujourd'hui, aider les femmes à assumer leurs choix, quels qu'ils soient.

Quelles sont les femmes de la vie active que vous admirez le plus au Luxembourg, et pourquoi elles?

Il est difficile de citer des noms, au risque d'en oublier. J'admire toutes les femmes qui ont assumé leur choix et qui ont atteint le but qu'elles s'étaient donné.

Y a-t-il aussi des hommes qui ont contribué, selon vous, à une amélioration de la condition féminine?

Oui. Tous ceux qui ont soutenu la lutte des femmes et qui continuent à les soutenir. Tous ceux qui aident leurs compagnes à assumer pleinement leurs choix de vie.

Quels sont les problèmes féminins (disparité ou autres) qui devraient être traités de toute urgence, et auriez-vous des suggestions quant aux méthodes à utiliser?

Je pense qu'il est important avant tout d'aider les femmes à assumer leurs choix. Celle qui a choisi de se consacrer à ses enfants est tout aussi respectable que celle qui a décidé de rester dans la vie active. Mais je suis contre le fait que l'on construise des ponts en or aux femmes. Ceux-ci s'avèrent être souvent des pièges. Que celle qui veut faire carrière puisse le faire, si tel est son choix. Mais que celle qui a décidé de lever le pieds pendant une certaine période de sa vie, pour avoir plus de temps pour sa famille, assume ce choix, que les allemands appellent 'Karriereknick'.

Pensez-vous que la disparité risque réellement de disparaître dans les prochaines années au niveau des salaires homme/femme? Et qu'en est-il des autres disparités?

La disparité sera moins grande, mais elle n'est pas prête de disparaître, parce que notre société n'a pas encore suffisamment évolué dans ce sens. Et dans la mesure où les femmes ont les enfants, je doute qu'elle évolue totalement. Le poids de l'éducation des enfants et des soins de la famille restera, sauf rares  exceptions, toujours d'avantage du côté de la femme.

Quels sont les médias internationaux que vous consultez régulièrement, et pourquoi?

La télévision, le cinéma et les magazines internationaux. Par goût, par désir d'information et pour apprendre.

Quelles sont les femmes influentes du journalisme et de l'audiovisuel international qui vous inspirent le plus?

Toutes, dans la mesure où elles ont du talent et savent me convaincre et m'entraîner.

Qu'est-ce que vous amélioreriez instantanément dans le paysage médiatique luxembourgeois si on vous mettait tous les moyens à disposition'

La qualité. Mais c'est effectivement une question de moyens.

Danièle Fonck, directrice à l'hebdomadaire "Le Jeudi" et collaboratrice au quotidien "tageb latt"

Depuis quelle année êtes-vous active dans la vie journalistique de ce pays, et quelle fut la période la plus marquante dans votre métier en tant que femme?

J'ai rejoint la rédaction du tageblatt en 1977. Mon expérience professionnelle la plus marquante fut sans doute l'interview que m'accorda le

chancelier autrichien Bruno Kreisky, une leçon de tolérance et d'humanisme de la part d'un visionnaire.

La période la plus marquante en tant que femme, demandez-vous. Je répondrai d'abord comme femme-journaliste pour vous dire ma surprise lorsque j'ai découvert que le harcèlement moral pouvait être infiniment pire que le harcèlement physique.

La période la plus marquante en tant que femme? Peut-être appartient-elle au futur, car je n'ai pas de souvenir professionnel précis à cet égard.

Ce que je peux ajouter en revanche, c'est qu'il est toujours plus aisé d'être un homme qu'une femme dans l'univers de la presse luxembourgeoise.

Trouvez-vous que l'image de la femme dans la presse a évolué ces dernières années au Luxembourg? Si oui, depuis quand environ et dans quelle mesure?

Oui, certainement. La femme est plus présente dans les colonnes des journaux et elle n'y est plus systématiquement confinée dans les rubriques

cuisine, jardinage, culture, voire simplement confinée au rôle d'épouse et de mère. L'évolution économique, sociale et sociologique est assurément passée par là. La femme est considérée comme une citoyenne à part entière et une

consommatrice à prendre au sérieux. Les journalistes hommes et les publicitaires ont pris acte de ce changement tout comme les hommes politiques qui savent désormais que la femme est une actrice dans la vie politique où sa voix compte. On s'est aperçu par ailleurs qu'elle est un potentiel de richesse pour l'entreprise et donc pour l'économie nationale.

Y a-t-il des médias luxembourgeois qui vous semblent plus ouverts aux problèmes particulièrement féminins et, si oui, lesquels?

Il y a, bien entendu, les journaux qui s'adressent spécifiquement aux femmes, tel "Carrière". Il y a ceux qui, à l'instar de l'hebdomadaire "Le Jeudi", tiennent compte du fait qu'ils ont un fort lectorat féminin.

A priori, on pourrait toutefois penser que les problèmes dits féminins seraient pris en compte de la même façon dans tous les médias. Cela impliquerait que tous les aspects d'une problématique très large fussent traités. Ce n'est pas le cas. Prenez le débat sur l'interruption de grossesse, sur la pilule abortive, sur la contraception, sur la nécessité ou non d'indemniser les femmes au foyer.

Il me semble évident que la presse libérale (au sens philosophique du terme), est davantage ouverte à ces questions. En ce qui concerne les journaux du groupe Editpress, je peux vous assurer qu'il n'y a ni tabous ni interdits.

L'implication de la femme dans la vie politique a-t-elle, à votre avis, provoqué des changements conséquents à la condition féminine?

Certes. Là où elles s'activent, chacune à sa façon, les femmes politiques montrent qu'elles sont capables d'être les égales de leurs confrères, mieux, elles prouvent bien des fois qu'elles ont une meilleure connaissance des

réalités du terrain et de la vie au quotidien de leurs concitoyens.

Il n'y en aurait pas assez? Sûrement, mais cela ne m'inquiète pas. C'est une simple question de temps. Quand je suis entrée à la rédaction du tageblatt, j'étais la première femme journaliste. Aujourd'hui, je suis entourée de jeunes femmes intelligentes, vives, joyeuses, charmantes qui se débrouillent fort efficacement. Comme quoi?

 

Par la création d'un Ministère pour la promotion féminine, le Gouvernement a-t-il réellement amélioré la situation des femmes au Luxembourg? Si oui, par quelles actions, résolutions?

Pour n'être pas une spécialiste en la matière, je n'oserais me prononcer sur les améliorations réelles. Je constate, globalement, qu'un Ministère de la Promotion Féminine naît des

insuffisances existantes. Donc, il y a disparités et il faut en finir. Tant qu'on aura besoin d'un ministère spécial, la situation de l'égalité entre

hommes et femmes ne sera pas réglée.

Ce qui me choque, c'est qu'on ait associé promotion féminine et famille. Cela

est caractéristique des archaïsmes qui survivent.

Les associations de femmes doivent-elles continuer à militer ouvertement pour l'émancipation ou trouvez-vous qu'il faudrait à présent créer de nouvelles priorités?

Tant que des femmes seront pénalisées, tant qu'elles n'auront pas droit à l'égalité des chances et des salaires ou, plus simplement, au respect et à la reconnaissance, il faudra se battre. Tant, surtout, qu'il y aura des femmes

humiliées, exploitées, battues.

Mais cela ne suffit plus. L'éducation nationale doit revoir, dans ce domaine, son rôle de fond en comble; les mouvements féminins doivent, quant à eux, prendre en compte la place de l'enfant dans la famille et dans la société.

Quelles sont les femmes de la vie active que vous admirez le plus à Luxembourg, et pourquoi elles?

Actuellement? Celles qui se battent, en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient, pour aider les plus démunis, à commencer par les enfants et les adolescents. Il faut à ces femmes du courage et des nerfs d'acier.

Y a-t-il aussi des hommes qui ont contribué, selon vous, à une amélioration de la condition féminine?

Evidemment. Il fallait des hommes lucides pour faire changer les lois, engager des femmes, leur faire confiance. Les hommes étaient seuls aux leviers de commande. Dès lors, ils ont agi!

Et plus d'un homme reste le meilleur soutien d'une femme quand elle est confrontée aux machismes. N'est-ce pas?

Quels sont les problèmes féminins (disparité ou autres) qui devraient être traités de toute urgence, et auriez-vous des suggestions quant aux méthodes à utiliser?

La priorité des priorités: trouver la solution miracle qui permette aux femmes de se réaliser professionnellement, tout en restant elles-mêmes et toutes en sachant être la compagne, la mère, la fille qu'elles souhaitent être.

Pensez-vous que la disparité risque réellement de disparaître dans les prochaines années au niveau des salaires homme/femme? Et qu'en est-il des autres disparités?

La disparité salariale s'effacera, à moyen-terme, au gré d'un arsenal européen. L'Europe est, de ce point de vue, essentielle. Dans d'autres régions

du monde, il faudra attendre plusieurs générations sans doute.

Les autres disparités? Lesquelles? Le manque de respect? Le mépris? Ce n'est pas demain la veille.

Quels sont les médias internationaux que vous consultez régulièrement, et pourquoi?

Au quotidien: Le Monde; France Inter. A la semaine: Le Point, Die Zeit.

Au mois: Le Monde diplomatique, Le Monde de l'Education, Le Monde Débats.

Et puis tous les autres, plus sporadiquement. Pourquoi? Par amour de l'information et du journalisme.

Françoise Giroud, parce que rien ne fut facile pour elle et qu'elle continue, âgée, d'avoir le courage de ses idées.

Oriana Fallaci, sacrée journaliste, qui a abandonné le journalisme parce qu'elle en avait fait le tour.

Qu'est-ce que vous amélioreriez instantanément dans le paysage médiatique luxembourgeois si on vous mettait tous les moyens à disposition'

Votre question est purement virtuelle. Si on mettait tous les moyens à ma disposition, dites-vous. Cela implique que j'aurais des comptes à rendre à autrui. Je ne serais donc pas entièrement libre.

Monique Mathieu, éditrice du mensuel "Carrière"

Depuis quelle année êtes-vous active dans la vie journalistique de ce pays, et quelle fut la période la plus marquante dans votre métier en tant que femme?

Mes débuts journalistiques datent de 1983. En tant qu'étudiante en journalisme et communication à l'Université Libre de Bruxelles, j'ai travaillé pendant les vacances au "d'Letzeburger Land'.

Je ne me rappelle pas de période particulièrement marquante en tant que femme-journaliste. En fait, depuis mon entrée dans ce métier il m'importait de traiter parfois des sujets "féminins". Par exemple, j'ai pris soin, dès mon entrée au Lëtzebuerger Journal en 1985, de rédiger un dossier sur les femmes à l'occasion du 8 mars, journée internationale des femmes, qui, dans le temps, ne faisait pas couler beaucoup d'encre. En 1988, j'ai lancé, ensemble avec des collègues, Carrière, le magazine pour femmes au Luxembourg.

Trouvez-vous que l'image de la femme dans la presse a évolué ces dernières années au Luxembourg? Si oui, depuis quand environ et dans quelle mesure?

Oui. Je pense que la présence des femmes dans la presse s'est accrue. Et je suis persuadée que la naissance de "Carrière" y a contribué, de même que la création d'un ministère de la promotion féminine.

Y a-t-il des médias luxembourgeois qui vous semblent plus ouverts aux problèmes particulièrement féminins et, si oui, lesquels?

Là, je cite évidemment Carrière, qui s'est donné comme objectif d'attirer l'attention de ses lecteurs sur les femmes et leur action au sein de notre société. Parmi les autres médias, je ne vois pas trop de différences dans l'approche des problèmes plus particulièrement féminins.

L'implication de la femme dans la vie politique a-t-elle, à votre avis, provoqué des changements conséquents à la condition féminine?

Depuis l'introduction du suffrage universel, les femmes sont impliquées dans la vie politique. Les changements se sont faits, mais lentement. Je vois plutôt l'implication plus active des femmes dans la politique comme une conséquence des changements qui se sont opérés au niveau de la condition féminine.

Par la création d'un Ministère pour la promotion féminine, le Gouvernement a-t-il réellement amélioré la situation des femmes au Luxembourg? Si oui, par quelles actions, résolutions?

Certaines lois et articles dans d'autres lois n'auraient certainement pas vu le jour sans ministère de la promotion féminine. Je pense entre autres à la création des délégués à l'égalité des chances dans les entreprises. D'autres lois, comme celle sur le harcèlement sexuel, ont dû être adoptées suite à des directives européennes.

Les associations de femmes doivent-elles continuer à militer ouvertement pour l'émancipation ou trouvez-vous qu'il faudrait à présent créer de nouvelles priorités?

Je pense que les associations de femmes d'aujourd'hui ne luttent pas explicitement pour l'émancipation des femmes. L'une ou l'autre s'est donnée comme objectif la lutte pour l'égalité des chances, mais la plupart des associations féminines de notre pays ont bien d'autres objectifs. Elles constituent plutôt des associations d'entraide.

Quelles sont les femmes de la vie active que vous admirez le plus à Luxembourg, et pourquoi elles?

Dans le temps, j'éprouvais un grand estime pour Valy Méris-Wagner qui dirigeait le garage Méris (Mercedes) ou encore pour Colette Flesch et pour Elisabeth Kox-Risch (qui présidait l'association contre la construction d'un réacteur à Remerschen) et qui est décédée depuis un certain temps.

Y a-t-il aussi des hommes qui ont contribué, selon vous, à une amélioration de la condition féminine?

Oui.

Quels sont les problèmes féminins (disparité ou autres) qui devraient être traités de toute urgence, et auriez-vous des suggestions quant aux méthodes à utiliser?

Les problèmes concernant la sécurité sociale devraient être revus. D'autre part, notre organisation scolaire pose énormément de problèmes aux femmes qui désirent combiner vie familiale et vie professionnelle. Je pense que dans ce domaine, la ville de Luxembourg s'est engagée sur une voix intéressante (cantines, foyers scolaires, nouvel horaire scolaire?).

Pensez-vous que la disparité risque réellement de disparaître dans les prochaines années au niveau des salaires homme/femme? Et qu'en est-il des autres disparités?

Je ne pense pas que l'on devrait parler de "risque" quant à la disparition des différences au niveau des salaires. J'espère que ce sera le cas. Mais il faut que les femmes continuent à s'engager pour leurs droits. Les jeunes femmes sous-estiment souvent le risque d'un retour en arrière, et elles tendent à ne pas s'apercevoir des illégalités persistantes.

Quels sont les médias internationaux que vous consultez régulièrement, et pourquoi?

Dans le temps, je lisais régulièrement "Die Zeit" (articles de fond, style?), parfois le Figaro et d'autres quotidiens. Pour mon divertissement, j'appréciais "Cosmopolitan'.. Depuis la naissance de ma fille il y a trois ans, je me limite, par manque de temps, à la lecture des revues de presse.

Quelles sont les femmes influentes du journalisme et de l'audiovisuel international qui vous inspirent le plus?

Pour l'instant, aucune.

Qu'est-ce que vous amélioreriez instantanément dans le paysage médiatique luxembourgeois si on vous mettait tous les moyens à disposition'

J'éditerais un magazine hebdomadaire pour femmes.