Nicolas Schmit: «Nous avons besoin d’un agenda social pour cette nouvelle économie.» (Photo: Paperjam.lu / archives)

Nicolas Schmit: «Nous avons besoin d’un agenda social pour cette nouvelle économie.» (Photo: Paperjam.lu / archives)

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire – Nicolas Schmit – participe actuellement à Genève, en Suisse, à la 105e session de la Conférence internationale du travail (CIT), placée sous le thème «Construire l’avenir avec un travail décent».

Dans un discours qu’il a prononcé ce mardi, en lien avec ce thème, Nicolas Schmit a évoqué la révolution numérique, un sujet qu’il avait déjà évoqué dimanche chez nos confrères de 100,7.

Transparence et démocratie

Évoquant la nécessité que soient mises en place des règles et des normes sociales et environnementales de façon transparente et démocratique dans le cadre de la globalisation des marchés, le ministre du Travail a estimé que cette approche était elle aussi nécessaire dans le contexte de la révolution numérique.

Faute de règles et d’actions novatrices, «la numérisation de l’économie risque d’exacerber encore davantage l’éclatement des sociétés», a précisé Nicolas Schmit, soulignant que les risques n’étaient pas seulement économiques, mais qu’ils deviendraient aussi politiques, «avec ce sentiment pernicieux du déclassement qui favorise la montée des extrémismes, de la xénophobie, du racisme, qui représentent des dangers réels pour la démocratie».

Repenser le salariat

«L’ubérisation ne doit pas représenter l’avenir du travail», a-t-il encore martelé. «Si nous ne devons pas ignorer les nouvelles formes d’emploi, il ne s’agit pas de conclure hâtivement que le salariat est arrivé à son terme.» D’où le besoin, selon lui, de repenser sa transformation dans un contexte technologique, mais aussi social, différent.

Pour Nicolas Schmit, «la révolution numérique ne doit pas devenir synonyme d’une nouvelle précarité à travers des plateformes qui mettent en concurrence des millions de personnes à l’échelle globale, sans droits sociaux et sans sécurité».

Selon lui, ces nouveaux risques sociaux doivent être abordés dans une sorte de «new deal numérique», à l’image du «new deal» pour la société industrielle.

Ne pas subir les évolutions techniques

Toutefois, il n’est pas question de freiner l’innovation et les développements technologiques dont le potentiel semble quasi illimité, a encore indiqué le ministre du Travail, pour qui il faut encourager les jeunes à apprendre, à innover et à entreprendre, au nord comme au sud.

«Mais il ne peut être question de subir les évolutions de la technique», a-t-il conclu, indiquant enfin: «Nous avons besoin d’un agenda social pour cette nouvelle économie, non pas national, mais qui réponde à sa dimension globalisée.»