Cyrille Gerhardt, Niche Fragrance Distribution. (Photo: Olivier Minaire)

Cyrille Gerhardt, Niche Fragrance Distribution. (Photo: Olivier Minaire)

O n dit que l’argent n’a pas d’odeur. Et si ce n’était plus vrai? Le commerce s’intéresse de plus en plus à l’idée de répandre au cœur des espaces de vente des odeurs agréables, des senteurs créant le désir et l’envie, des parfums invitant, si pas à l’acte d’achat, tout au moins à flâner un peu plus longtemps dans les allées et rayons. C’est l’idée que l’on trouve derrière le concept de marketing olfactif. Cyrille Gerhardt, gérant de Niche Fragrance Distribution, le décline aujourd’hui à travers sa marque Smell-Marketing.com. Il a créé sa société en octobre dernier au Grand-Duché de Luxembourg. Depuis, il disperse des fragrances à travers toute l’Europe, dans des banques, hôtels, boutiques, pour des marques et au sein des chaînes de magasins. «Aujourd’hui, le marketing sollicite les cinq sens. C’est ce qu’on appelle le marketing sensoriel. Depuis longtemps, il était essentiellement visuel, sonore, voire tactile. Depuis peu, le goût est mis à l’honneur. Désormais, le marketing se fait aussi olfactif, explique Cyrille Gerhardt. L’enjeu est de donner une odeur adaptée à un endroit, à une marque, afin de les rendre plus agréables, voire reconnaissables au nez du consommateur, de réveiller sa mémoire olfactive. Si on n’y pense pas toujours, celle-ci est extrêmement développée. Avec des odeurs, on peut rappeler à la mémoire toute sorte de choses.»

Smell-Marketing offre un large choix d’odeurs à diffuser, mais aussi la solution technique adaptée permettant de les répandre au cœur des espaces commerciaux ou publics, quelle que soit leur taille. «Ma volonté, dès le départ, a été de pouvoir proposer un large choix olfactif et d’associer les odeurs à la technique de diffusion qui va avec. Grâce à des collaborations exclusives avec des acteurs de qualité, nos offres rassemblent tous les éléments nécessaires à une diffusion efficace et adaptée», précise le gérant.

À travers cette technique, bien étudiée, on peut par exemple diffuser dans une boulangerie la douce odeur de la cuisson des pains au chocolat tout au long de la journée… même quand le fournil est éteint depuis longtemps… De quoi prolonger la sensation alors que, dans la plupart des cas, cette odeur s’efface après les premières heures d’ouverture. Certaines odeurs pourront être appuyées dans les étalages d’un épicier. «On peut donc créer des ambiances bien odorantes dans tout type de lieux, afin de faire en sorte que les visiteurs s’y sentent bien. On peut aussi susciter des envies», précise le gérant. De là à vendre plus? «Il est difficile d’affirmer qu’une odeur ou une autre permet systématiquement de vendre plus. Le marketing olfactif se fait complémentaire des autres formes de promotion de la marque. Dans un ensemble cohérent, avec un environnement agréable visuellement, des équipes dynamiques à votre service, l’odeur renforce une impression générale et participe à une meilleure expérience client», poursuit Cyrille Gerhardt. Derrière, le temps que le client passe au sein de la boutique pourra être sensiblement augmenté, de même que son panier moyen. Il sera aussi peut-être tenté de revenir plus promptement. «Les résultats sont là. La meilleure preuve est que de nombreuses grandes enseignes utilisent cette technique depuis les années 2000 en toute discrétion», poursuit-il.

Créer sa signature

Le marketing olfactif s’inscrit dans une démarche bien établie, partant de l’analyse d’une situation actuelle et un cahier des charges, selon des objectifs à atteindre. Il s’agit ensuite de traduire ces objectifs en termes sensoriels, afin de déterminer l’odeur qu’il convient de diffuser, de manière adaptée et subtile. Le client peut ainsi choisir parmi des odeurs disponibles directement, afin de les diffuser dans son commerce. Mais l’entreprise spécialisée leur permet aussi d’aller un nez plus loin, en leur proposant de créer leur propre signature olfactive. «Il s’agit d’une odeur unique, créée en fonction de leur marque, de leur clientèle, à partir des 3.000 matières premières disponibles permettant de synthétiser de nouvelles fragrances en une identité olfactive individuelle. Chacun peut donc se doter d’une odeur subtile qui lui est propre. Le parfum fait dès lors partie intégrante de la marque. L’odeur est un élément différenciant, d’attachement à la marque, de fidélisation», explique Cyrille Gerhardt. Pour la création de ces odeurs, Smell-Marketing.com a établi des collaborations avec des créateurs de Grasse, la ville française réputée capitale mondiale des parfums.

Niche Fragrance Distribution propose donc son concept depuis le Luxembourg – Dudelange en l’occurrence – à travers la Grande Région et au-delà, à Paris, Bruxelles, Strasbourg ou Cologne. Sur ces régions, elle s’appuie sur une équipe commerciale afin de proposer ses formules. La start-up s’adresse à des hôtels, banques, chaînes de magasins, boutiques, lieux publics mais aussi aux organisateurs d’événements. En dehors de la création d’une signature olfactive et des solutions parfumées dérivées, exigeant un budget plus conséquent en fonction des spécificités, le service Smell-Marketing est proposé à travers des formules mensuelles, permettant d’assurer la diffusion de la fragrance. La première offre est accessible pour moins de 100 euros par mois, pour des espaces commerciaux pouvant s’étendre jusqu’à 250 m2.

Fiche technique

Niche Fragrance Distribution-NFD

Objet: commercialisation de solutions de marketing olfactif, développées pour Smell-Marketing.com

Statut: société à responsabilité limitée

Date de création: 15 octobre 2013

Nombre d’employés: deux au sein de la société. Une douzaine de collaborateurs commercialisent la solution

Chiffre d’affaires prévisionnel en 2014: 150.000 euros

CV

Avoir du nez

À 38 ans, Cyrille Gerhardt est passionné par le parfum. Actif depuis 15 ans en tant qu’agent commercial, il a participé au lancement de plusieurs sociétés en Europe. Il a notamment collaboré avec des créateurs de parfums de luxe. C’est là qu’il a eu l’idée de travailler à partir de ce produit. Installé au Luxembourg depuis quatre ans, il a lancé sa propre société l’année dernière.