Béatrice Martin: «Ce serait bien qu’on arrête le n’importe quoi.»  (Photo: KidsCare)

Béatrice Martin: «Ce serait bien qu’on arrête le n’importe quoi.»  (Photo: KidsCare)

Cher petit papa Noël,
Cher Premier ministre,
Cher ministre de l’Enseignement,

Je voudrais que notre tout frais gouvernement
Accomplisse les progrès promis par le précédent,
Et par conséquent, 

Qu’il fasse en sorte que les PAG soient terminés,
Parce que ça fait longtemps qu’en attendant,
On regarde les crèches pousser,
Ici ou là,
Au hasard de l’immobilier.
Nous avons dans certains endroits,
Plus de crèches que de restaurants chinois.

Je voudrais que vous sachiez dès maintenant,
Que personnel diplômé ne veut pas dire qualifié
Et pas non plus compétent,

Que les mètres carrés, les robinets sur l’évier et le nombre de wc
Concourent au confort des enfants
Mais ne les rendent pas plus heureux ni plus intelligents.

Que les théories du développement du jeune enfant
Ne sont apparemment
Connues que bien sommairement
Des rédacteurs de règlements,

Par-dessus tout, cher ministre,
Je voudrais pour l’année entière,
Qu’on foute plus la paix aux enfants quand ils sont petits,
Et qu’on les cadre mieux quand ils deviennent grands.
Que leurs professeurs, à l’instar de leurs parents,
Soient aussi des éducateurs
Et pas seulement des instructeurs.

Et tant qu’à faire,
Ce serait bien que les gestionnaires
Ne soient plus dépendants de l’arbitraire
De fonctionnaires, plus ou moins bienveillants,

Entre l’Adem et ITM,
Entre la famille et la santé,
Et maintenant les visites des pompiers,
Nous cassons les murs, nous remontons les plafonds,
Nous agrandissons dortoirs et réfectoires,
Sans même savoir
Si nous alignons correctement les mètres carrés,
Et si nos bébés seront plus en sécurité
Sans avoir à grimper les escaliers.

Ah ! Cher ministre de l’enseignement,

Vite, dévoilez votre talent,
Ecoutez bien, décrétez rapidement,
Des lois et des règlements cohérents,
De ceux qui seront vraiment bénéfiques aux enfants,
Pour qu’ils soient guidés correctement,
Et qu’ils gardent leur cœur ouvert quand,
Devenus grands,
Ils seront à leur tour parents.

Car, avec tout le respect que je vous dois,
Ce serait bien qu’on arrête le n’importe quoi,
Et qu’on prenne conscience que pour élever les enfants,
Il faut avant tout de l’espoir, de l’amour et du temps.

Le temps de la sensation, de l’observation et du mûrissement,
pour que nous puissions bien sentir de l’intérieur,
ce qui rend l’Homme meilleur.