Le divorce est consommé depuis 2014 entre Flavio Becca (Promobe Finance) d’un côté, et Éric Lux (Ikodomos) de l’autre. (photo: Jessica Theis / archives)

Le divorce est consommé depuis 2014 entre Flavio Becca (Promobe Finance) d’un côté, et Éric Lux (Ikodomos) de l’autre. (photo: Jessica Theis / archives)

Le torchon brûle toujours entre Éric Lux et Flavio Becca qui avaient joint leurs forces en 2009 en mettant en place le fonds d’investissement Olos, dont le principal chantier est le Ban de Gasperich. Les deux associés se déchirent depuis 2014 à propos de la part détenue par chacun via leurs sociétés respectives.

Selon des documents dont Paperjam.lu avait pris connaissance à l’époque, plus de 90% d’Olos seraient détenus par Promobe Finance, vaisseau-amiral de Flavio Becca, et le reste par Éric Lux (Ikodomos). Mais celui-ci, et c’est l’objet du litige, fait valoir une convention signée en novembre 2010 qui aurait prévu une redistribution des cartes à 50/50 à mesure du développement des projets immobiliers communs.

Le tribunal de commerce avait, dans son jugement du 22 février dernier, tranché en faveur de Flavio Becca, considérant qu’aucun document ni correspondance ne corroborait les clauses de ladite convention. Il a également retenu que les parties avaient exclu tout appauvrissement de l’un des promoteurs ou enrichissement de l’autre lors de leurs discussions.

Deux décisions en attendant la discussion au fond

La demande de Promobe a donc été déclarée fondée. Un administrateur ad hoc en la personne de l’avocat Philippe Denis a été nommé pour exécuter la décision prise par le tribunal de réallocation, conformément aux dispositions du contrat-cadre. Ikodomos a interjeté appel de ce jugement.

Le 21 octobre dernier, la chambre des référés de la cour d’appel avait décidé de suspendre provisoirement certaines initiatives prises par l’administrateur ad hoc en attendant que l’affaire en appel soit jugée au fond. Celui-ci avait notamment procédé à une première réallocation d’actifs immobiliers d’une valeur de quelque 250 millions d’euros par un simple jeu d’écritures comptables, sans consultation préalable de l’assemblée des actionnaires.

Mercredi, la cour d’appel s’est prononcée sur le caractère exécutoire du jugement du tribunal de commerce. Elle suspend l’effet des opérations d’ores et déjà accomplies par l’administrateur ad hoc jusqu’à la fourniture d’une caution judiciaire ou la justification de solvabilité suffisante de Promobe Finance.

Une bataille sans fin devant les tribunaux

Cette nouvelle décision a en tout cas déchaîné une nouvelle guerre des communiqués, la famille Becca indiquant que la cour «confirme la restitution des actifs à la famille Becca» en ce qu’elle «demande simplement à Promobe Finance de confirmer sa solvabilité». De son côté, Éric Lux et Ikodomos retiennent que la cour ne se prononce pas sur le fond.

D’autres conflits opposent les deux associés, notamment à propos de leur filiale Kurt Constructions, la société de gestion de patrimoine familial dont les comptes 2012 n’avaient pas été approuvés, faute d’entente sur la gouvernance entre actionnaires. 

Ils se retrouveront une nouvelle fois devant la justice à la fin de ce mois, à propos de la plainte pour calomnie et diffamation déposée par Flavio Becca contre Éric Lux. Elle fait suite au classement sans suite, en mai, de la plainte pour abus de biens sociaux déposée par ce dernier contre son associé qu’il accusait d’avoir accordé une faveur au gardien de but Jonathan Joubert afin d’obtenir la prolongation de son contrat.