L’alimentation de demain pourrait se composer d’insectes, de substituts de repas et autres révolutions gustatives. (Photo: AdobeStock / tilialucida)

L’alimentation de demain pourrait se composer d’insectes, de substituts de repas et autres révolutions gustatives. (Photo: AdobeStock / tilialucida)

Selon l’enquête de DigitalFoodLab, un cabinet spécialisé dans le conseil aux start-up et aux investisseurs de la foodtech, 4,2 milliards d’euros ont été investis dans le secteur en Europe depuis 2014. Plus globalement, on estime à 10 milliards le montant des investissements réalisés dans le monde en 2017 en faveur des technologies alimentaires, des systèmes de gestion agricole, de la robotique et de la mécanisation.

Des applis pour apprendre à mieux manger 

La foodtech ne consiste pas seulement à imaginer et à synthétiser des aliments en laboratoires. Le concept du «manger mieux» prône évidemment le retour aux produits naturels, considérés comme sains.

La technologie aide alors à répondre à la demande de transparence et d’information des consommateurs, au travers notamment d’applications capables de scanner les étiquettes et d’afficher la liste des ingrédients ou des informations relatives à leur origine. Une façon de repérer et d’identifier, par exemple, les additifs nocifs pour la santé (ce qui serait le cas d’un quart des additifs autorisés en Europe, selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir). 

«Mieux manger», c’est aussi adapter ses habitudes alimentaires à sa propre morphologie et à son mode de vie. Une exigence de personnalisation que l’on retrouve au cœur des nouvelles offres de coaching nutritionnel, comme Foodvisor, qui vient de lever 1 million d’euros. L’application développée par la start-up utilise l’intelligence artificielle pour formuler des recommandations personnalisées ou établir un bilan nutritionnel à partir d’une simple photo du contenu de l’assiette! Foodvisor espère séduire 1 million d’utilisateurs en Europe d’ici janvier 2019.

Imaginer des substituts aux protéines animales 

Outre l’apport des technologies numériques, la foodtech en appelle à la science pour atteindre le progrès ultime: la naissance d’aliments vivants qui soignent en nourrissant. Les alicaments prennent en général la forme de levures ou de produits fermentés. On connaît surtout pour l’heure ceux qui prennent soin de notre flore intestinale.

Les chercheurs et les industriels de l’agroalimentaire se sont emparés d’une question essentielle pour l’avenir de l’humanité: comment nourrir un nombre croissant de femmes et d’hommes avec les ressources déjà bien entamées de notre planète? Les plus radicaux pensent avoir trouvé la solution du futur en basculant sur des substituts de repas complets: barres nutritives et boissons à base de poudre. Une approche disruptive qui risque toutefois de ne séduire que ceux qui n’associent pas manger avec plaisir et partage. 

Pour les autres, l’alimentation de demain pourrait se composer de steaks sans viande, de fromages véganes et de produits à base d’insectes ou de microalgues... autant d’alternatives aux protéines d’origine animale terriblement énergivores. La production à grande échelle a déjà commencé. On peut ainsi acheter des «Camemverts» (avec un «v», et surtout pas un «b»!), autrement dit des tommes végétales, chez Tomm’Pousse. Dans le domaine des algues, Algama propose une boisson vitalisante et antioxydante qui utilise les vertus de la spiruline, une algue riche en protéines.

Des insectes à croquer

Pour ceux qui s’accrochent aux protéines animales, il y a les insectes. Leur production demande beaucoup moins de ressources naturelles que la viande. Pour vous y mettre, vous avez l’embarras du choix. La société Ïhou les vend à croquer en apéritif ou en dessert: grillons au naturel ou sucrés (choco grillons, miel cannelle), voire déshydratés et salés (épicés, à la provençale, persillés, au curry…).

Il en coûte 8,50 euros les 15 grammes, et 4,80 euros les 2 barres énergétiques. La start-up Les Fruits de Terre propose pour sa part des farines d’insectes pouvant être utilisées dans toutes sortes de recettes. La première application concrète est une recette réalisée avec l’Institut Paul Bocuse: une galette à base de pois chiches, à laquelle ont été ajoutés aromates et farine d’insectes.