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Vera Spautz, bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette. 

Madame Spautz, Esch-sur-Alzette est le fief du LSAP, qui détient 9 des 19 mandats communaux. Quels sont vos arguments pour que cela reste ainsi, voire que votre position soit renforcée?

«Le LSAP a entrepris énormément de choses ces dernières années. Esch est en pleine mutation et le LSAP en était le moteur. L’Université et la Cité des sciences se sont implantées en 2011 et nous avons obtenu le projet de l’‘Hôpital du sud’, ce qui va générer beaucoup d’emplois, essentiels pour la ville d’Esch.

Nous investissons aussi beaucoup dans une multitude de projets dans l’économie solidaire et circulaire où nous collaborons avec le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL), la coopérative dans le domaine du développement durable Co-Labor, ainsi que deux nouveaux partenaires, Creavert et le projet ‘Be New’. Ces projets créeront des emplois pour des personnes moins qualifiées.

Nous sommes par ailleurs de plus en plus sollicités par des entreprises qui veulent s’établir à Esch. Il s’agit de grandes entreprises, mais aussi d’hôtels qui sont attirés par le développement de notre offre touristique avec par exemple le ‘Galgenberg’, la réorganisation du parc d’animaux et la mine Cockerill. Sans compter qu’Esch et les communes du Sud accueilleront la Capitale européenne de la culture en 2022.

On dit toujours qu’Esch n’est pas belle, mais Esch est magnifique. Tout le monde qui visite le ‘Galgenberg’ pour la première fois reste sans voix.

Esch est située entre la frontière française et ses communes voisines. La coopération avec les voisins fonctionne-t-elle?

«Elle fonctionne bien. Vous dites la frontière française, mais Esch était en fait enfermée entre les friches de l’ancienne Arbed. Désormais, ces friches représentent d’incroyables opportunités de développement. C’est le cas pour la friche Esch-Schifflange où, contrairement à Belval, les responsables politiques partagent les responsabilités. Cela nous permet d’avancer sur des questions comme des élargissements de terrains constructibles.

Belval n’est d’ailleurs pas terminé et la friche des Terres rouges représente une nouvelle opportunité.

Nous aurons enfin plus de place et nous pourrons construire les infrastructures qui nous manquaient.

Il nous faut par exemple plus d’écoles, car la population grandit et devient de plus en plus jeune.

Vous évoquiez les entreprises qui s’établissent à Esch. Le gouvernement songe en effet à décentraliser l’emploi pour soulager la capitale qui souffre de bouchons et de prix du logement élevés. Étant donné qu’Esch a déjà des problèmes de circulation, ne faut-il pas préparer la ville à plus de croissance?

«Lors de nos discussions avec le gouvernement au sujet des friches Esch-Schifflange et des Terres rouges, nous avons souligné que la croissance démographique d’Esch ne peut pas être infinie. Nous ne pouvons pas grandir plus vite, car nous devons préserver la qualité de vie de nos citoyens et de ceux qui viendront vivre à Esch.

Ça veut dire qu’on ne peut pas simplement construire des grands immeubles. Bien sûr, nous prenons nos responsabilités et nous continuerons à développer du logement, mais les prix devront rester abordables pour toutes les strates de la population.»