Mark Ridley satisfait des résultats obtenus en quelques mois par Savills Luxembourg. (Photo: Savills)

Mark Ridley satisfait des résultats obtenus en quelques mois par Savills Luxembourg. (Photo: Savills)

Après quelques mois d’activité sur le marché luxembourgeois, quelles sont vos premières impressions?

«Elles sont très bonnes. Pour nous, c’était une évidence de nous développer sur le marché luxembourgeois à partir de notre présence à Bruxelles. Notre volonté est de nous étendre sur l’ensemble des marchés européens, et j’avais souvent entendu dire que celui du Luxembourg était en croissance permanente, que ce soit au niveau de la location ou de l’investissement. Notre souhait est donc désormais de fournir une offre globale à nos clients sur ce territoire.

Quel a été le déclencheur pour franchir le pas?

«Nous avons trouvé la bonne équipe (un quatuor anciennement chez DTZ, ndlr). À partir de ce moment, il n’y avait plus de raison d’hésiter à venir sur ce marché qui connaît une croissance de 200.000m2 par an et pour lequel les investisseurs sont particulièrement intéressés. Nous sommes actifs depuis le mois de septembre 2016 et nous avons déjà réalisé pour un demi-milliard d’euros de transactions, dont celle concernant le Crystal Park, qui abrite les bureaux de PwC Luxembourg. Notre niveau d’activité a été remarquable et nous voulons poursuivre au même rythme dans les prochains mois et années.

C’est donc avant tout une question de personnes?

«Ça compte énormément, c’est certain. Mais, il y a deux ans, nous avons aussi défini une stratégie pour doubler de taille au niveau européen et nous sommes sur la bonne voie pour y parvenir. Dans ce cadre, nous voulions disposer de ressources dans les principales places financières, et Luxembourg en est une. Nous avons aussi analysé la taille du marché et j’ai été positivement impressionné par le niveau de la demande en surfaces de bureaux. Ce marché est très important, et pas à une échelle uniquement européenne. Nous devions donc y être présents.

Le Brexit a-t-il influencé votre décision?

«Non, pas vraiment. On pourrait évidemment le croire, étant donné le référendum en juin 2016 et notre installation trois mois plus tard. Mais c’est une coïncidence. Ça nous a quand même pris plus de temps que cela entre la décision de venir et l’ouverture de notre bureau. Le fait est que, en Grande-Bretagne, nous sommes parmi les leaders du secteur et nous continuons à croître. C’est aussi le cas en Asie. Nous voulons désormais que notre division européenne grandisse au même rythme. Et pour cela, disposer d’une équipe professionnelle était capital. Dès que nous l’avons trouvée, nous nous sommes lancés.

Le secteur de l’immobilier de bureaux est déjà très concurrentiel. Débarquer au Luxembourg en tant que nouvel acteur, c’est risqué?

«Je ne prétendrai jamais que c’est simple. Mais comme je le disais précédemment, l’important est de pouvoir compter sur des experts, ce dont nous disposons. En plus, nous opérions déjà pour nos clients sur ce marché sans y être installés. Nous ne sommes donc pas des ‘aliens’ par rapport au marché luxembourgeois. En plus, la marque Savills bénéficie d’une reconnaissance internationale. Nous sommes le seul Européen dans le top 5 mondial. Les autres sont Américains ou Canadiens. Nous sommes différents.

Quelle analyse faites-vous du niveau de prix atteint au Luxembourg?

«C’est un marché assez cher mais, en termes de location, c’est lié au manque de surfaces proposées. Il s’agit donc d’une croissance que je qualifierais de mécanique. Et les rendements que l’on peut obtenir ici sont comparables à ceux des grandes métropoles internationales. Luxembourg n’est donc pas spécialement plus chère. En plus, la place financière reste un élément très attractif pour la ville, qui explique aussi ce niveau.»