Le commissaire européen à l'Emploi, Jyrki Katainen, Marcel Leyers (Bil) et Pier Luigi Gilibert (FEI) ensemble pour soutenir les PME innovantes. (Photo: BIL)

Le commissaire européen à l'Emploi, Jyrki Katainen, Marcel Leyers (Bil) et Pier Luigi Gilibert (FEI) ensemble pour soutenir les PME innovantes. (Photo: BIL)

Depuis ce vendredi et la signature d’un accord avec le Fonds européen d’investissement (FEI), la Bil dispose d’un montant de 60 millions d’euros, dont la moitié bénéficie de la garantie du FEI, pour octroyer des crédits aux entreprises qui stimulent l'innovation.

Ce programme destiné aux petites et moyennes entreprises (moins de 500 personnes) intervient dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (Feis) – aussi appelé plan Juncker.

Le 21 mai dernier, ING Luxembourg avait été la première banque à signer un accord de ce type dans le cadre du programme InnovFin du FEI. Elle a développé une ligne de crédit de 50 millions d’euros. La différence avec l’accord signé par la Bil est qu’il n’entrait pas encore dans le cadre du plan Juncker. La Bil est d’ailleurs la deuxième banque européenne à en signer un dans le cadre du Feis, après BPIfrance.

Appel au secteur financier

Deux autres banques luxembourgeoises seraient aussi en négociation avec le Fonds mais pour des concrétisations en 2015. «Notre capacité totale de garanties à octroyer au cours des trois prochaines années est de 10 milliards, précise Pier Luigi Gilibert, directeur général du FEI. Nous signerons des accords avec d’autres banques en Europe dans les mois qui viennent, mais je ne peux qu’encourager les institutions financières à suivre l’exemple de la Bil.»

Je ne peux qu'encourager les institutions financières à suivre l'exemple.

Pier Luigi Gilibert, directeur général du FEI

L’idée soutenue par InnovFin est de faciliter l’octroi de crédits aux sociétés réellement innovantes, et dont les projets sont donc plus risqués. Pour répondre aux conditions du Fonds, elles doivent pouvoir afficher au moins un critère d’une liste de 11 établie par le FEI (un certain pourcentage du chiffre d’affaires en R&D, l’obtention de brevets, etc.).

«En matière de crédits, les sociétés innovantes entrent dans une procédure décisionnelle particulière, explique Marcel Leyers, directeur corporate & institutional banking à la Bil. Les track records ne sont pas les mêmes.» D’où l’intérêt de la garantie européenne qui réduit ce risque et permet aussi à la banque de proposer des emprunts à des taux plus avantageux (environ 25% de moins) que ce qu’elle peut classiquement leur offrir.

Clients, emplois, diversification

Le programme est signé pour deux ans. La banque n’a pas l’obligation de vider l’enveloppe dans ce délai «mais si l’Europe octroie un système de garanties, c’est dans le but qu’elles soient utilisées», explique le responsable de la Bil.

Selon les termes du programme InnovFin, le prêt minimal est de 25.000 euros et le plafond de 7,5 millions. Les remboursements doivent se faire dans un délai de 10 ans. «Il faut aussi préciser que ce programme concerne les entreprises jugées innovantes, quel que soit le but du prêt, poursuit Marcel Leyers. Celui-ci ne doit pas obligatoirement être destiné à une nouvelle application.»

Quant à l’objectif recherché par la Bil à travers cet accord, il le résume en trois points: «Obtenir de nouveaux clients, créer de l’emploi et assurer la diversification pour le Luxembourg.»