Jacques Chahine: «L’année 2014 ne sera pas aussi facile sur le plan boursier que 2013.» (Photo: archives paperJam)

Jacques Chahine: «L’année 2014 ne sera pas aussi facile sur le plan boursier que 2013.» (Photo: archives paperJam)

Les lecteurs de paperJam qui ont suivi nos conseils tout le long de cette année 2013 n’ont pas à le regretter. Nous sommes restés constamment positifs sur les actions et les performances ont dépassé nos objectifs, notamment sur le marché américain. Les investisseurs dans nos fonds Digital Stars ont encore été gratifiés, les performances dépassant les 30%.

Le Bourse est l’indicateur le plus avancé qui puisse exister de l’économie. Si l’année 2013 a été une excellente année boursière, elle a été une «annus horribilis» sur le plan économique, selon la célèbre citation de la reine d’Angleterre sur la crise de 1992. Cela n’a pas empêché les bourses de flamber sous le double effet du déluge de liquidités des banques centrales et l’espoir d’une reprise en 2014.

L’année 2014 est donc placée dans l’espoir d’une reprise graduelle de l’économie tirée par les Etats Unis, le Japon et la Grande Bretagne. L’Eurozone devrait croître de 1% mais ce sera mieux qu’une croissance négative et on ne peut exclure une surprise positive venant de l’Allemagne et des pays du Sud.

La croissance mondiale est prévue à 3,2%, ce qui «mou» en termes historiques, car les pays émergents vont moins contribuer à la croissance.

Cette croissance molle va s’accompagner de profits des sociétés qui ne sont pas en ligne avec l’envolée des marchés. Avec la hausse faramineuse du marché américain, on pourrait penser que les sociétés ont fait des profits mirobolants.

Il faut hélas déchanter car l’année 2013 se termine avec une hausse de 6,5% des profits après 5% en 2012. Si le consensus prévoit 10% pour 2014, cela semble difficile à soutenir car la tendance est toujours aux révisions à la baisse.

Les quelques parutions récentes de résultats des sociétés montrent qu’elles peinent énormément à réaliser une croissance de leur chiffre d’affaires. Alors que dans le passé elles compensaient cette faiblesse par un resserrement des coûts et une amélioration des marges, on constate qu’il n’y a presque plus de gras à pourchasser et que les marges restent stables au mieux.

Ceci n’est pas étonnant car le rétablissement des marges a été impressionnant en rapidité et cette année elles ont retrouvé leur plus haut historique à 9,5%.

Pour l’Europe, la profitabilité des entreprises reste plus que fragile et un torrent de révisions à la baisse continue de s’abattre sur ces profits pour qu’au final, on fera probablement une croissance zéro des profits, avec en 2014 des chiffres peu crédibles à ce stade de 12% qui seront rabotés durant les prochains mois.

L’année 2014 ne sera pas aussi facile sur le plan boursier que 2013, car l’injection de liquidités sera plus mesurée. Les fondamentaux vont reprendre le dessus, c’est-à-dire la valorisation et les perspectives de croissance des résultats.

Les Etats Unis paraissent surévalués d’ores et déjà et pour l’Eurozone l’espoir réside dans un retour à une meilleure rentabilité tirée par la croissance américaine et Chinoise et l’arrêt de la dégradation, voire la reprise, dans les pays du Sud. La politique monétaire devrait rester accommodante sur le continent et probablement aux USA.

Nous espérons donc un déclic et réveil du vieux continent en 2014, car les forces vives sont toujours là. C’est là qu’on fabrique les voitures les plus luxueuses du monde, que le secteur du luxe reste incontesté, que l’industrie de pointe et les Airbus taillent des croupières à Boeing.

Après cette dure crise que nous avons traversé, qui s’apparente aux sept années de vaches maigres, nous souhaitons aux lecteurs de paperJam une bonne cure de sept années de vaches grasses avec tous nos vœux pour la nouvelle année!