Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, en compagnie de ses homologues Jeroen Dijsselbloem (Pays-Bas) et Wolfgang Schäuble (Allemagne), lors d'une réunion de l'Eurogroupe. (Photo: DR)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, en compagnie de ses homologues Jeroen Dijsselbloem (Pays-Bas) et Wolfgang Schäuble (Allemagne), lors d'une réunion de l'Eurogroupe. (Photo: DR)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a apporté ce jeudi aux membres de la commission des finances et du budget de la Chambre des députés quelques explications concernant le 3e plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé il y a une quinzaine de jours à la Grèce par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et le Fonds monétaire international (FMI).

Selon lui, ce troisième plan diffère des deux premiers du fait qu’un premier versement de 26 milliards a été lié au vote de trois paquets législatifs s’appliquant dans l’immédiat, et que les créanciers ont choisi de verser les 86 milliards d’euros au compte-gouttes sur trois ans afin de maintenir la pression sur le gouvernement grec.

Quatre priorités

Face à une dette publique grecque qui pourrait atteindre 200% du PIB entre cette année et 2016, il va falloir, selon le ministre des Finances, faire entrer de l’argent dans les caisses du pays, grâce notamment à la révision du code des impôts, à une chasse menée contre les fraudeurs et à la privatisation des ports, des chemins de fer et des aéroports régionaux qui devrait rapport quelque 50 milliards d’euros à l’État grec.

Il faudra également rétablir la stabilité financière en Grèce via un renflouement de ses banques, de même que soutenir la croissance et la compétitivité du pays en réformant son marché du travail, en révisant le droit à la concurrence et en libéralisant le marché de l’énergie ainsi que celui des biens et services.

Enfin, quatrième priorité, la Grèce va également devoir se doter d’une administration moderne, d’un institut statistique indépendant et efficace ainsi que d’«une volonté à toute épreuve de s’attaquer au système en place caractérisé par la fraude, la corruption et les relations incestueuses entre les élites politiques et économiques».

Allonger les remboursements

Interrogé par plusieurs députés sur la soutenabilité de la dette grecque et sur un éventuel allègement de celle-ci, Pierre Gramegna a indiqué qu’à ses yeux «des durées de remboursement allongées ainsi que des périodes de grâce semblent plus adaptées – pour que la Grèce puisse tenir ses engagements à court terme et honorer sa dette – plutôt qu’un non-remboursement qui enverrait un mauvais signal à l’opinion publique».

Enfin, quant à l’impact de l’ensemble de ces trois plans d’aide à la Grèce sur le Luxembourg, Pierre Gramegna a cité le chiffre de 740 millions d’euros répartis en 140 millions d’euros de prêts bilatéraux, 385 millions d’euros de garanties via le Fonds européen de stabilité financière, et 215 millions d’euros de garanties encore, par l’intermédiaire cette fois du Mécanisme européen de stabilité.