Giuseppe Conte devrait être nommé Premier ministre du premier gouvernement antisystème d’un pays fondateur de l’UE. (Photo: Licence C.C.)

Giuseppe Conte devrait être nommé Premier ministre du premier gouvernement antisystème d’un pays fondateur de l’UE. (Photo: Licence C.C.)

Juriste spécialisé en droit civil et administratif, Giuseppe Conte pourrait devenir le prochain Premier ministre italien suite à l’accord trouvé entre Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les chefs de file respectifs du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue, les deux partis arrivés en tête du scrutin du 4 mars dernier.

Si le nom de ce novice en politique âgé de 53 ans a finalement été présenté lundi au président de la République italienne, Sergio Mattarella, c’est que les leaders du M5S et de la Ligue ont été incapables de s’entendre pour savoir lequel des deux prendrait la tête du premier gouvernement antisystème d’un pays fondateur de l’Union européenne. Une situation résultant «à la fois d’une bataille d’egos et de scores individuels insuffisants aux législatives», comme l’indique Le Monde.

Mon cœur a toujours penché à gauche.

Giuseppe Conte, probable futur Premier ministre italien

En cas de validation de Giuseppe Conte au poste de chef de gouvernement, sa tâche n’en sera pas moins compliquée puisque Luigi Di Maio et Matteo Salvini devraient faire partie du futur gouvernement: le premier au poste de ministre du Travail, le second comme ministre de l’Intérieur. À noter que, selon un sondage publié dimanche par le quotidien La Repubblica, plus de 60% des Italiens se disent favorables à l’alliance inédite entre les deux partis antisystème.

Dans l’une des rares interviews accordées au cours des dernières années, Giuseppe Conte assurait que son cœur «a toujours penché à gauche». Ce dernier s’est tourné vers le M5S en 2014, notamment avec pour ambition de «débureaucratiser» l’administration italienne. Reste désormais à connaître le programme de ce potentiel futur gouvernement, que le politologue Sergio Fabbrini, cité par Libération, décrit comme «ni de droite, ni de gauche, mais plutôt l’expression d’une politique souverainiste». 

Ce qui pourrait donc se traduire par la non-reconnaissance des engagements pris par Rome au niveau européen depuis le traité de Maastricht en 1992 et conduire à ce que le quotidien français qualifie de «dérapages budgétaires estimés au bas mot à 70 milliards d’euros par an». La validation du nom du futur Premier ministre italien et la formation du nouveau gouvernement sont attendues dans les jours à venir.