EY entend déménager vers son nouveau siège au Kirchberg d'ici fin 2015. (Photo: EY)

EY entend déménager vers son nouveau siège au Kirchberg d'ici fin 2015. (Photo: EY)

Après Deloitte la semaine dernière, c'était au tour d'EY de présenter mardi ses résultats annuels pour la période fiscale 2013-2014 qui s'est clôturée au 30 juin dernier. Suite à la croissance de 12% qualifiée d'exceptionnelle sur 2012-2013, la firme employant 1.100 personnes au Luxembourg voit – logiquement – sa progression diminuée, mais tout de même tangible avec une hausse de 4,1% du chiffre d'affaires à 153,3 millions d'euros, contre 147,3 millions d'euros l'an dernier.

«Nous sommes satisfaits de cette croissance, car elle concerne tous nos métiers», s'est félicité Alain Kinsch, le country managing partner d'EY Luxembourg. «Les résultats dans notre branche fiscale sont d'autant plus remarquables dans le contexte difficile que nous connaissons. Certains clients ont préféré une approche 'wait and see' avant de concrétiser un projet au Luxembourg.»

La branche «tax» est en hausse de 5%, suivie par l'audit (3,7%) et l'advisory (3,2%). La ventilation des revenus se répartit entre l'audit à hauteur de 58,3%, le tax à raison de 32,7% et l'advisory: 9%.

Des défis d'actualité

L'exercice du bilan annuel était aussi l'occasion pour la direction de la firme de couvrir les importants sujets d'actualité pour la Place et, plus généralement, pour le pays. Concernant le projet «Beps» de l'OCDE, le Luxembourg ne devrait pas être parmi les premiers pays qui adopteront le paquet de mesures, mais privilégiera la recherche, comme ce fut le cas pour l'échange automatique d'informations, d'un «level playing field.»

Et Dietmar Klos, financial services tax leader chez EY, de saluer l'introduction d'une législation concernant le prix de transfert en ligne avec les recommandations de l'OCDE ainsi que le projet de base légale concernant les tax rulings.

«Si les mesures sont exécutées, elles pourront donner satisfaction, car elles permettront d'équilibrer le budget en respectant les normes européennes», indiquait pour sa part Alain Kinsch, tout en reconnaissant que le processus entamé avec le Zukunftspak ne se ferait pas sans douleur.

Des changements, des opportunités

Confronté aux changements législatifs et réglementaires quant à l'exercice de ses métiers – on pense notamment aux conséquences de la réforme européenne dite Barnier – EY voit aussi dans l'évolution des règles internationales des opportunités de croissance, par exemple quant au besoin des banques de la Place d'adapter leurs processus et systèmes informatiques.

«Le changement de supervision du secteur financier va aussi obliger les institutions, tout d'abord systémiques, à adopter des 'recovery plans', nous allons supporter nos clients à développer ce type de plan et ainsi aider la Place», déclarait Olivier Maréchal, associé en charge des services de consulting. Présent à l'étranger via différents bureaux, dont une représentation à San José en Californie pour être proche de la Silicon Valley, EY veut croire à l'ambition digitale du Luxembourg en s'alignant sur l'initiative «Digital Lëtzebuerg» du gouvernement.

Rapprocher deux mondes

Touchées par les impacts des nouvelles réglementations qui représentent un coût de 382 millions d'euros à l'échelle de la Place pour 2013, les banques doivent aussi gérer l'agenda digital et emprunter de nouvelles voies. «Les banques vont connaître des transformations profondes», déclare Bernard Lhoest, banking and capital markets leader chez EY. «Elles se transformeront pour attaquer de nouveaux marchés, de nouveaux clients, de nouveaux services. Les banques de 2016 seront complètement différentes.»

Restera à faire en sorte dans les prochains mois que le dialogue qui tâtonne entre les institutions bancaires et les porteurs de projets novateurs, dont les start-up, soit facilité dans un pays qui mise beaucoup sur l'ICT. «Les mondes technologique et bancaire sont culturellement différents», note Olivier Lemaire, technology, media and telecommunications sector leader chez EY. «Mais ce sont deux mondes qui vont devoir collaborer inévitablement.»

Déménagement: Noël 2015

Actif avec un projet de nouveau bâtiment au Kirchberg pour se doter des infrastructures correspondant à son développement, EY compte sur une météo de fin d'année clémente pour maintenir un agenda de déménagement d'ici fin 2015. Un cadeau de Noël pour les équipes. Constatant un retour de la «guerre des talents» et une hausse du turnover, même en cette période d'incertitude, EY, qui a embauché 350 collaborateurs durant l'année fiscale écoulée, table sur le même nombre de nouveaux arrivants pour 2014-2015, dont les 140 «news joiners», ces nouveaux diplômés qui sont arrivés en septembre à Munsbach.