Des prototypes d’exosquelettes sont d’ores et déjà déployés dans l’industrie, l’univers médical et le secteur militaire. (Photo: Fotolia / DR-HMT)

Des prototypes d’exosquelettes sont d’ores et déjà déployés dans l’industrie, l’univers médical et le secteur militaire. (Photo: Fotolia / DR-HMT)

Qui n’a jamais pesté contre le poids d’un sac de courses bien rempli ou d’un carton de déménagement? Ces gestes du quotidien peuvent à la longue engendrer des pathologies et déboucher sur des hernies discales. Le problème est plus aigu encore dans le milieu professionnel où les salariés répètent des heures durant des gestes traumatisants. La vie des logisticiens, manutentionnaires, déménageurs et ouvriers pourrait connaître une embellie notable dans un futur proche grâce à l’adoption d’aides mécaniques venant suppléer le corps humain.

Des prototypes sont d’ores et déjà déployés dans l’industrie, l’univers médical et le secteur militaire. Il s’agit en priorité d’amoindrir les efforts au moyen de modules qui prennent place sur les bras, le tronc ou les jambes, voire de dispositifs s’ajustant tout autour du squelette. Certains de ces appareillages, appelés exosquelettes, sont mus par des moteurs électriques et vont aider, par exemple, un ouvrier devant manier une charge lourde, permettre à un paraplégique de se déplacer seul ou à un soldat de se mouvoir plus vite avec de lourdes charges.

Dans les usines, le futur se conjugue au présent

L’industrie occupe une position de pointe sur ce sujet. Des exosquelettes d’assistance à l’effort sont déjà fonctionnels, à l’image du modèle conçu par l’entreprise française Exhauss ou du prototype imaginé par la jeune pousse HMT. De son côté, RB3D développe des systèmes mécatroniques pour l’assistance aux efforts, comme l’exosquelette Exopush destiné aux tâches d’étalement et de nivellement d’enrobés sur les chaussées ou le concept Hercule v3, un exosquelette de port de charges.

Dans le domaine médical, la recherche se focalise autour du pilotage d’exosquelettes par la pensée. C’est le cas de l’ambitieux projet français BCI. Comme l’explique Corinne Mestais, chef de projet, «l’interface cerveau-machine a comme objectif d’apporter des perspectives d’avenir aux personnes en situation de handicap moteur.»

Des implants cérébraux captent les signaux électriques d’ordres aux déplacements du corps et les transmettent en temps réel au matériel d’aide mécanique de compensation qui équipe la personne tétraplégique. Il suffit que celle-ci imagine les mouvements à effectuer pour se déplacer!

L’US Army peaufine son premier super soldat

L’art de faire la guerre pourrait également être bouleversé par les mécaniques d’augmentation des capacités. Engagée depuis de nombreuses années dans ces recherches, l’armée américaine peaufine son projet Talos avec l’aide du MIT (Massachusetts Institute of Technology).

Cet exosquelette est constitué d’une armure légère aux capacités multiples, capable notamment d’absorber l’énergie cinétique des balles au moyen d’un liquide se solidifiant lors de l’impact, et d’un appareillage motorisé englobant cuisses et mollets, permettant au soldat de se déplacer à grande vitesse grâce à un amplificateur de mouvements. Certains bataillons des forces spéciales pourraient en être équipés dès cette année.