Donald Tusk tient le difficile rôle du gardien des principes européens, tout en devant insuffler d'inévitables compromis vis-à-vis des demandes de Londres. (Photo: Licence CC)

Donald Tusk tient le difficile rôle du gardien des principes européens, tout en devant insuffler d'inévitables compromis vis-à-vis des demandes de Londres. (Photo: Licence CC)

«Être ou ne pas être ensemble, telle est la question à laquelle il faudra apporter une réponse, non seulement par les Britanniques lors d’un référendum mais aussi par les 27 autres États membres de l’Union européenne dans les deux prochaines semaines.»

Dans sa lettre ouverte adressée mardi aux pays membres de l’Union européenne, le président du Conseil européen, Donald Tusk, veut convaincre toutes les parties d’éviter un Brexit.

Une position qui doit non seulement permettre de maintenir l’unité de l’Union tout en donnant des gages aux Britanniques qui seront consultés, comme l’a promis le Premier ministre David Cameron lors d’un référendum pour ou contre le maintien parmi les 28. Un exercice qui devrait se dérouler le 23 juin prochain.

Parmi les éléments problématiques discutés ces dernières semaines entre Cameron et ses alter ego européens, la possibilité de déchoir les travailleurs immigrés en Angleterre des droits sociaux. 

Bruxelles a proposé un mécanisme de «sauvegarde» pour limiter pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre ans les aides sociales aux travailleurs migrants intra-européens. Donald Tusk a aussi assuré aux États en dehors de la zone euro de garantir le respect de leurs prérogatives.

Londres souhaitait initialement disposer d’un droit de regard sur les décisions de la zone euro, sans que sa demande ait visiblement pu être exaucée. Un mécanisme est en revanche prévu, sans que cela soit assimilé à un veto, pour que les pays hors euro puissent exprimer leurs inquiétudes et recevoir «les assurances nécessaires» quant à la portée des décisions des 19 États de la zone euro.

Donald Tusk propose aussi une sorte de «carton rouge» qui permettrait, sur décision de plus de la moitié (55%) de l’ensemble des parlements nationaux de l’UE, de stopper des projets législatifs de la Commission européenne. Il s’agit de l’une des principales revendications de M. Cameron.

Même si du travail reste à faire, le secrétaire d'État britannique aux Affaires européennes, David Lidington, a déclaré ce mardi devant les députés britanniques que «beaucoup de progrès ont été réalisés au cours des derniers jours et il semble qu'un accord soit en vue». 

Le projet d’accord devrait être discuté lors du prochain sommet européen des 18 et 19 février à Bruxelles. David Cameron a promis de se faire l’avocat du maintien de son pays dans l’Union européenne.