Dans ce numéro, le Land revient notamment sur les dossiers sur lesquels la Commission planche depuis des années. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Dans ce numéro, le Land revient notamment sur les dossiers sur lesquels la Commission planche depuis des années. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

«On pourra toujours discuter le périmètre de l’assurance-maladie», dit Paul Schmit, président du comité directeur de la Caisse nationale de santé (CNS) dans un entretien accordé au Land. «Par contre, si on mettait en question le principe de l’assurance fixant des droits pour le directeur d’usine ainsi que l’ouvrier, cela irait trop loin.» À présent, ce périmètre est discuté sous plusieurs égards. Il y a des médecins qui réclament de pouvoir installer des appareils IRM dans leur cabinet aussi. Et il y a des offres du marché libre se manifestant notamment là où il s’agit d’introduire des innovations dans la pratique médicale. En même temps, une pétition électronique déposée à la Chambre des députés et demandant l’introduction du «tiers payant généralisé» compte déjà plus de 7.000 signatures. Pour le président de la CNS, il est bien possible qu’une discussion du tiers payant mène à une discussion des revenus des médecins — et à la question suivante, «essentielle pour un petit pays comme le Luxembourg: quel degré de protectionnisme ou bien de libéralisme voulons-nous?» Pour l’instant, selon Paul Schmit, «on est très loin d’une médecine étatique».

Couverture du Land de cette semaine

In dubio pro iuveni

Une soirée normale à la Villa Nia Domo, route d’Arlon à Strassen. Les jeunes reviennent du lycée, qui est parfois situé bien loin, il y en a qui doivent faire tous les jours le trajet jusqu’à Pétange parce c’était la seule école qui avait encore de la place dans une classe d’accueil. D’autres ont déjà rejoint un cursus normal, ont des devoirs à faire le soir ou reviennent de leur sport. «Ce sont avant tout des jeunes, avec des besoins de jeunes», explique Tom Biever, pédagogue social et gérant du foyer pour la Croix-Rouge. «Ce n’est jamais facile d’être adolescent…» Or, ces neuf jeunes dans ce foyer aux dimensions familiales ont des parcours autrement plus complexes qu’un adolescent luxembourgeois moyen: ils sont ce que l’on appelle des «mineurs non accompagnés» (MNA), soit des demandeurs de protection internationale (DPI), qui doivent en premier lieu être considérés comme des enfants. Tout l’accueil et l’encadrement de ces jeunes migrants — ils ont forcément moins de 16 ans et demi à leur arrivée lorsque la Croix-Rouge, la Fondation Maison de la porte ouverte ou Élisabeth les prennent en charge, au-delà de cet âge, la Caritas les loge dans ses foyers à elle — dépendent de ce qui prévaut dans leur définition: sont-ils avant tout des jeunes ou avant tout des DPI? Le Land fait le point.

Piece of cake

Le scénario catastrophe du ministère des Finances pour 2018 est le suivant: Le Luxembourg perd son recours devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans l’affaire Fiat; puis, en 2021, son procès d’appel. Suivent, coup sur coup, Amazon, GDF Suez, McDonald’s, et des dizaines d’autres dossiers sur lesquels la Commission planche depuis des années. L’une après l’autre, les multinationales sont condamnées à payer des dizaines de millions d’euros en arriérés d’impôts au Trésor luxembourgeois. Le Grand-Duché, ce «Durchlauferhitzer» pour flux financiers, n’inspire plus confiance. L’autre scénario, au «happy end» pour la place financière: la CJUE donne raison au Luxembourg. Le message envoyé aux multinationales sera le suivant: l’optimisation fiscale — même agressive — est tolérée, elle fait même partie du jeu. Une telle décision consolidera la réputation de «safe havens» du capital des petits paradis fiscaux. Le Land propose une analyse détaillée de ces deux scénarios.