Luc Schuller: «Nous sommes consultés par des investisseurs anglo-saxons et en provenance des pays scandinaves.» (Photo: Julien Becker)

Luc Schuller: «Nous sommes consultés par des investisseurs anglo-saxons et en provenance des pays scandinaves.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Schuller, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«La hausse de la TVA de 14 points, passant de 3 à 17%. Les investisseurs peuvent encore bénéficier du taux super-réduit de 3% s’ils ont déposé leur projet auprès de l’enregistrement avant le 1er janvier et si l’immeuble est livré avant le 1er janvier 2017. Dès le premier semestre de 2014, les rumeurs de cette hausse ont eu pour effet de pousser les investisseurs à acheter. Mais depuis que cette hausse est actée, ils se sont progressivement retirés. Cet assainissement se poursuivra selon moi pendant un an, un an et demi, puis le marché reprendra. Mais avant, cela aura comme conséquence une certaine stabilité des prix du neuf. De bon augure pour les particuliers qui souhaitent acquérir un bien et qui, eux, ne sont pas affectés par cette hausse de la TVA.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Elle repose sur notre faculté à attirer une clientèle toujours plus large. Historiquement, pourrais-je dire, nous sommes énormément consultés par des investisseurs anglo-saxons et, notamment ces dernières années, par des acheteurs en provenance des pays scandinaves. Notre objectif est donc de continuer à être leur interlocuteur privilégié tout en nous orientant vers une clientèle plus francophone. De ce fait, nous voulons élargir notre champ d’action au Luxembourg, mais aussi hors frontière, vers la France et en premier lieu vers la Lorraine.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Un agent immobilier au Grand-Duché doit se prévaloir de la maîtrise de plusieurs langues, le français, le luxembourgeois, l’anglais et le portugais notamment. Pour correspondre à l’évolution du profil des investisseurs, nous recherchons également une personne qui maîtrise une langue au moins comme le norvégien, suédois, finnois ou danois. Ce type de profil n’est pas légion dans notre pays. Mais nous poursuivons nos recherches…

Quel type de manager êtes-vous?

«Je prône l’échange. En effet, la plupart des décisions sont prises collégialement. Je prends le temps d’écouter tout le monde, car, pour moi, il est important d’entendre les idées des autres. Pour un même objectif, il existe plusieurs chemins. Seul, on ne voit pas forcément les autres voies qui s’offrent à nous. Nous échangeons beaucoup au sein de notre équipe et, au final, c’est généralement la majorité qui l’emporte. En tant que manager, je pars également du principe que tout le monde fait bien son travail. Aussi, je demande à ce que mes collaborateurs travaillent en autonomie. Je leur octroie une grande liberté.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je dirais l’écoute et le dynamisme. Je suis également persévérant et je mets beaucoup d’énergie à aller au bout des objectifs fixés.

Et vos principaux défauts?

«L’impatience. Essentiellement lorsque j’ai le sentiment que les choses n’avancent pas assez vite.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Le métier que j’exerce aujourd’hui, c’est ce que je voulais faire. Il offre énormément de liberté d’expression. Mais en y réfléchissant, peut-être que les métiers d’architecte ou d’ingénieur civil m’auraient plu, car la notion de création y est aussi omniprésente.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Je nous vois poursuivre notre développement au Grand-Duché et du côté français. Notre croissance doit se faire au-delà du Luxembourg et, compte tenu des possibilités qu’offre le marché lorrain et de ses similitudes légales avec notre pays, il est notre champ d’action prioritaire.»