L’exposition est uniquement réalisée à partir de prêts de collectionneurs. (Photo : Rémi Villaggi/Zidoun-Bossuyt Gallery)

L’exposition est uniquement réalisée à partir de prêts de collectionneurs. (Photo : Rémi Villaggi/Zidoun-Bossuyt Gallery)

La Zidoun-Bossuyt Gallery a choisi de réaliser pour la seconde fois une exposition d’un artiste majeur de l’art du 20e siècle et uniquement issue de prêts de collectionneurs. Aussi, bien que l’exposition se tienne dans une galerie, aucune œuvre n’est à vendre. Pour cette seconde expérience, c’est l’artiste Jean Dubuffet qui a été choisi. «Beaucoup des œuvres exposées nous ont été prêtées par des collectionneurs luxembourgeois», précise la galeriste Audrey Bossuyt. «D’autres viennent de collections basées à Paris, Bruxelles ou Genève.» Les visiteurs peuvent ainsi découvrir des œuvres auxquelles il n’est pas possible habituellement d’avoir accès.

L’accrochage présente différents moments de la carrière de ce peintre, qui n’a eu de cesse de se renouveler. «Mis à part Picasso, je connais peu d’artistes qui ont su autant renouveler leur art», précise Daniel Abadie, auteur du catalogue qui accompagne cette exposition. «C’est aussi un artiste qui a décidé lui-même quand commence son œuvre et quand celle-ci se termine.» Sur les murs, on peut admirer des œuvres du début de sa carrière, des «Corps de dames» datant des années 1950, de très beaux paysages qui tendent vers une certaine abstraction par leur matérialité («Paysage escarpé», 1951 et «Herbages au corbeau», 1952). Comme dans un mouvement de balancier, le peintre retourne vers la figuration, dont l’œuvre «Rue Montmartre (la Paltoque)» de 1962 en est un bel exemple et appartient à la série des «Paris Circus». On se réjouit de retrouver quelques exemples de «L’Hourloupe», qui se déclinent aussi bien en peinture qu’en sculpture et qui, comme dans plusieurs de ses œuvres, ont un double niveau de lecture. Si le «Réchaud-Four à gaz» de 1966 est, comme son titre l’indique, une représentation d’un objet du quotidien mis à la sauce «hourloupienne», il s’agit aussi de la représentation d’un crâne humain. Jamais la lecture de l’œuvre de Dubuffet n’est définitive. «Jean Dubuffet a su prendre une grande indépendance par rapport aux normes de la peinture. C’était un homme très cultivé, qui avait sa vision du monde», conclut Daniel Abadie.

Jean Dubuffet, du 28 septembre au 4 novembre, Zidoun-Bossuyt Gallery – 6, rue Saint-Ulric à Luxembourg.