Anne-Catherine Ries (services des médias et des communications) est en charge de la cellule de coordination de Digital Lëtzebuerg, la pierre angulaire de toute la stratégie.   (Photo: DR)

Anne-Catherine Ries (services des médias et des communications) est en charge de la cellule de coordination de Digital Lëtzebuerg, la pierre angulaire de toute la stratégie.  (Photo: DR)

Annoncé en juin dernier, le plan d’action «Digital Lëtzebuerg» commence à prendre forme. Le Premier ministre, également ministre des Communications et des Médias, a dévoilé les grandes lignes des actions concrètes que le gouvernement entend mener en matière d’économie numérique, avec l’ambition de faire de ce secteur un pilier véritable de l’économie tout court.

Pour l’heure, l’ensemble du secteur «pèse» 6,6% du PIB national. Et si de nombreuses avancées ont été enregistrées ces dernières années, que ce soit en matière d’infrastructures ou de cadre législatif, l’heure est désormais à renforcer et à consolider la position du pays dans ce domaine de l’ICT. Le tout en oubliant la politique «par silo», traditionnellement déployée, mais en privilégiant une approche transversale.

C’est pourquoi trois ministres sont directement à la tête de cette initiative Digital Lëtzebuerg: aux côtés de Xavier Bettel, les ministres de l’Économie (Étienne Schneider) et des Finances (Pierre Gramegna) sont directement impliqués. «Mais tous les ministres sont concernés», a prévenu Xavier Bettel. «Les chantiers vont aussi bien concerner les transports, la santé, la justice ou la jeunesse. C’est à chacun de faire les efforts qui conviennent.»

L’ICT, un outil parmi d’autres

Une cellule de coordination a été mise en place au sein du service des médias et des communications (SMC) du ministère d’État. Pilotée par Anne-Catherine Ries, conseiller de direction 1ère classe en charge des affaires juridiques, des dossiers UE et des dossiers de promotion/prospection, cette cellule jouera le rôle de «chef de chantier» pour appuyer la réalisation de différentes initiatives. «Nous étions souvent, jusqu’alors, dans le cas où un dossier n’avançait pas, car il se trouvait dans une zone grise entre deux domaines de compétences», explique-t-elle. «Désormais, nous allons prendre les sujets un par un et faire remonter l’information auprès d’interlocuteurs précisément identifiés.»

Plusieurs groupes de travail ont déjà commencé à plancher sur bon nombre de sujets, liés au développement des infrastructures de télécommunications; au soutien à l’innovation et l’accès au financement pour les start-up; à l’innovation dans les services financiers (regroupés sous l’appellation FinTech); les compétences numériques; l’administration électronique ou encore la promotion des atouts du Luxembourg à l’étranger.

Il sera parfois question d’IT «pur», mais pas seulement. «Il faut sortir de ce raccourci systématique», explique à Paperjam.lu Jean-Paul Zens, directeur du SMC. «L’informatique n’est qu’un outil pour parvenir à développer cette stratégie dans son ensemble. Ce qui est important, c’est que désormais toutes les parties prenantes soient étroitement liées, comme autant d’engrenages faisant avancer une même mécanique.»

Avec l’appui du privé

Dotée d’un budget initial d'un million d’euros, cette cellule de coordination achève, pour l’heure, un fastidieux travail de recensement des initiatives existantes ou en cours de développement auprès de chaque ministère. C’est ensuite à chacune de ces administrations de budgétiser les développements futurs.

«Mais tout ne coûtera pas de l’argent», précise Mme Ries. «Modifier une loi pour rendre le Luxembourg encore plus attractif pour des investisseurs ou pour des talents venus de l’étranger, cela n’engage aucune dépense et peut ensuite rapporter beaucoup.»

Le secteur privé n’est évidemment pas exclu de l’initiative, bien au contraire. Au travers de leur propre fédération, ICTluxembourg, les acteurs du marché ont déjà partagé des informations et affiché leur volonté «de mettre la main à la pâte», comme a déjà pu le constater Mme Ries. «Le secteur privé a lui aussi envie de faire avancer le pays et de le rendre toujours plus compétitif par rapport aux pays voisins. Tout le monde a intérêt à ce que le Luxembourg gagne en visibilité.»