John Bour, au service de Banque Raiffeisen depuis 10 ans, s’est impliqué dans le transfert du siège vers Leudelange, un processus qui a duré deux ans. (Photo: Annabelle Denham)

John Bour, au service de Banque Raiffeisen depuis 10 ans, s’est impliqué dans le transfert du siège vers Leudelange, un processus qui a duré deux ans. (Photo: Annabelle Denham)

Monsieur Bour, qu’est-ce qui a motivé le déménagement de la banque à l'été 2013?

«Raiffeisen est une banque coopérative qui s’est considérablement développée, tout particulièrement ces huit dernières années. Cette croissance s’est accompagnée de nombreuses embauches. Nous employons aujourd’hui 600 collaborateurs à travers notre réseau de 46 agences, ainsi qu’au siège où travaillent 285 personnes. Notre siège de Merl était tout simplement devenu trop exigu pour accueillir l’ensemble de nos équipes. Ce d’autant plus que la banque, qui est active dans trois métiers (le domaine de la clientèle particulière, des entreprises et la gestion de patrimoine), va assurément continuer à se développer dans les prochaines années.

Pourquoi avoir choisi d’installer le siège à Leudelange? Aviez-vous d’autres options?

«C’était avant tout une opportunité. Le promoteur, l’entreprise Felix Giorgetti (entreprise familiale luxembourgeoise), nous proposait un produit clé en main qu’il était néanmoins possible de précisément adapter à nos besoins en collaboration avec les bureaux Architecture & Urbanisme 21 Worré & Schiltz et TDO Consulting. Nous souhaitions créer un bâtiment digne d’une grande banque, à la fois sobre et élégant, mais qui soit aussi le reflet de nos valeurs: la proximité, la disponibilité, le dynamisme et le professionnalisme. La façade principale, qui a pour particularité d’être entièrement vitrée, exprime également bien les valeurs d’ouverture et de transparence qui fondent notre philosophie.

En quoi ont consisté ces aménagements?

«Concrètement, nous avons aménagé le rez-de-chaussée afin qu’il puisse accueillir un espace dédié à l’accueil de nos clients mais aussi une agence bancaire. Ce niveau abrite également différentes salles de réunion ainsi qu’un large patio. À l’origine, ce dernier n’était pas couvert, nous avons donc demandé à ce qu’une couverture translucide soit installée. C’est un espace qui peut accueillir différentes manifestations publiques comme des expositions, des réceptions ou bien encore des conférences. Les trois étages supérieurs accueillent des bureaux ainsi que différents open spaces, des espaces de détente et de convivialité ainsi que le restaurant de l’entreprise. L’ensemble du bâtiment, qui couvre une surface d’environ 20.000 m2, peut accueillir un maximum de 400 personnes. Nous avons donc un peu de marge en termes de capacités d’accueil. Nous avons aménagé les lieux de manière à ce que les équipes profitent de l’ensemble de l’espace disponible tout en nous attachant à mettre en place des solutions permettant de réorganiser très facilement les espaces afin de les mettre à disposition des nouveaux arrivants, le cas échéant.

Chaque jour, 150 couverts sont assurés au restaurant et il n’est pas rare que nous y déjeunions avec des clients

Vous évoquez le restaurant comme si c’était un espace très important au sein de la banque.

«C’est le cas. Le confort de nos employés a été au cœur de nos préoccupations. Nous sommes situés dans une zone qui ne dispose pas d’une offre généreuse en termes de restauration. Mais nous ne voulions pas que nos collaborateurs soient contraints de prendre leur voiture pour aller déjeuner. Nous avons donc choisi de créer un restaurant. Et quitte à se lancer dans un tel projet, autant faire les choses du mieux possible. Le restaurant dispose donc d’une cuisine professionnelle et tous les repas sont concoctés sur place, par un chef. Nous avons d’ailleurs créé un user group qui se réunit tous les deux mois afin de donner son avis sur la carte. Il est également invité à faire des suggestions. Chaque jour, ce sont 150 couverts qui sont ainsi assurés au restaurant. Il n’est pas rare que nous y déjeunions avec des clients, des salons privatifs ayant été créés à cet effet. Toujours au registre du confort et de la restauration, nous avons également créé différents coffee corners dans les étages supérieurs.

Le confort, c’est également ne pas perdre du temps dans les déplacements. La zone d’activité Am Bann n’est pas forcément une référence en la matière, tant pour circuler que pour se garer d’ailleurs.

«C’est exact, mais la situation s’est déjà bien améliorée depuis que de nouveaux accès ont été créés par la commune. En ce qui concerne la circulation, nos collaborateurs ont la possibilité d’adapter leurs horaires de travail. Ceux qui le souhaitent et s’organisent en conséquence peuvent quitter le bureau dès 16h30 pour éviter le trafic des heures de pointe. Nous disposons de près de 230 emplacements de parking, sous l’immeuble. L’offre est donc insuffisante, a priori, pour répondre aux besoins (285 collaborateurs). Mais plutôt que d’attribuer un emplacement fixe à chacun, nous avons investi dans un système de guidage dynamique, à l’image de celui qui est installé dans certains parkings privés. À l’entrée du parking, des panneaux lumineux vous indiquent les places disponibles par étage. Comme il y a toujours des employés en congé ou en déplacement professionnel, cette gestion nous permet de mieux utiliser les places disponibles et d’en faire profiter un nombre plus élevé d’employés.

Combien de temps avez-vous consacré à la préparation de votre installation, les travaux d’aménagement compris?

«C’est l’aboutissement d’un processus qui a duré deux ans. Une équipe composée notamment de Patrick Borschette, attaché à la direction, responsable du Facility Management, et de Pierre Gengler, chef du service Architecture & Ingénierie, a piloté l’ensemble du projet. Au-delà des aménagements et de la prise en compte du confort de travail des collaborateurs, nous avons mené une réflexion sur les déplacements au sein du bâtiment, afin d’optimiser les échanges et les rencontres entre les personnes. L’autre grand sujet d’attention a, bien entendu, concerné la sécurité, ce qui a nécessité la mise en place d’un zoning particulier comprenant des zones d’accès ouvertes, restreintes ou sécurisées. L’objectif est de protéger les coffres des clients de la banque mais également, et surtout, l’ensemble de nos archives.

Comment le personnel a-t-il été associé à ce projet?

«Très tôt, nous avons informé l’ensemble des collaborateurs sur l’évolution des travaux, le planning et l’organisation au sein du bâtiment, via une newsletter. Au moment du déménagement, qui s’est étalé sur quatre semaines, entre la mi-juillet et la mi-août 2013, nous avons conçu et distribué un guide pratique permettant à chacun de se repérer et de connaître le fonctionnement interne.

Nous avons mené une réflexion sur les déplacements au sein du bâtiment, afin d’optimiser les échanges et les rencontres

Le déménagement a-t-il entraîné des évolutions dans l’organisation du travail au sein des équipes?

«Non, ce changement d’adresse n’a pas entraîné de bouleversements importants quant à l’organisation du travail à proprement parler, notamment en ce qui concerne les relations qu’entretiennent les différents services. En revanche, il a fallu que le personnel s’habitue et s’adapte à quelques nouveautés. Par exemple, plutôt que d’installer des imprimantes et des copieurs dans tous les bureaux, nous avons choisi de créer des print/copy corners. Avec un badge, la personne qui souhaite imprimer un document a la possibilité de le récupérer où elle le souhaite dans l’immeuble, au moment où elle le désire. Ce système a également un intérêt en termes de confidentialité puisqu’il n’y a plus de risques que des documents confidentiels soient oubliés dans une photocopieuse et accessibles à tout le monde. Sur le plan écologique, cela permet aussi de mieux gérer la consommation de papier dans la mesure où il est possible de sélectionner, au préalable, la version que l’on souhaite imprimer. Toujours au registre de l’environnement, la chaleur dégagée par ces équipements est désormais canalisée dans des pièces qui ont été spécialement équipées pour cela.

Le bâtiment est-il respectueux de l’environnement?

«Dans ce domaine, nous sommes allés aussi loin qu’il était possible d’aller à notre niveau d’intervention. Notre banque a fait le choix de solutions techniques responsables d’un point de vue environnemental. Pour la climatisation des zones de bureaux, les dalles sont rendues ‘thermiquement actives’ grâce à de l’air. Cela se traduit par des bénéfices en termes de confort et sur le plan financier puisque, comparativement à un immeuble similaire, mais doté d’équipements plus traditionnels, les économies sur le poste énergie sont de l’ordre d’environ 40%. Pour les luminaires, des solutions techniques performantes permettent de réduire la consommation. La commande de ces luminaires est optimisée par des détecteurs de mouvements qui gèrent également l’éclairage.

Combien la banque a-t-elle investi dans ces nouvelles installations? Et que sont devenus les anciens locaux que vous occupiez, à Merl?

«L’investissement total s’élève à 55 millions d’euros. Quant à nos anciens locaux, nous les avons vendus, il y a près de deux ans déjà. Mais dès le départ, il a été convenu avec leur nouveau propriétaire que l’on puisse en jouir jusqu’à notre déménagement. L’agence bancaire que nous abritions au siège de Merl n’a pas disparu, elle a simplement été installée au numéro 12, place Thorn à Merl. Elle accueille nos clients depuis le mois de novembre 2013.

Vous avez également profité de votre changement d’adresse pour revoir votre identité visuelle. C’était le bon moment?

«Oui, nous avons effectivement une nouvelle identité qui traduit l’évolution de la banque vers un établissement financier moderne et au service de l’économie luxembourgeoise, mais tout en restant fidèle à nos racines et aux valeurs qui nous animent. Nous avons aussi un nouveau slogan: ‘Naturellement ma banque.’ Au registre des grands changements, moins visibles pour le grand public et nos clients, nous avons également profité de notre déménagement pour moderniser l’ensemble de notre architecture informatique.»

Parcours
Aux responsabilités. John Bour, 57 ans, est entré au service de Banque Raiffeisen en décembre 2005.
John Bour, qui s’est impliqué aux côtés d’un petit comité de suivi du dossier déménagement pour le siège de la Banque Raiffeisen, est vice-président du comité de direction depuis le 1er juillet 2011. Ses fonctions et responsabilités sont multiples. Il est responsable des départements Crédits et Juridique, Relations publiques, Communication et Marketing et Facility Management. Il est également administrateur de l’ABBL (Association des banques et banquiers Luxembourg) et président du Retail Banking Cluster de l’ABBL.