Les deux fondateurs de LuxAl, une spin-off de l’Uni, ont conçu un des premiers robots sociaux au monde.  (Photo: LuxAl)

Les deux fondateurs de LuxAl, une spin-off de l’Uni, ont conçu un des premiers robots sociaux au monde.  (Photo: LuxAl)

Créée suite à un projet de recherche né dans le giron du SNT (Centre for Security, Reliability and Trust) adossé à l’Université du Luxembourg, LuxAI a pris la forme d’une spin-off en mai 2016.

Hébergée depuis lors dans les locaux du Lux Future Lab boulevard Royal, elle prépare activement la commercialisation de ses robots sociaux pour le premier trimestre 2017. «Nous espérons déjà pouvoir en fournir à un petit nombre d’universités d’ici la fin de l’année», prévoit Pouyan Ziafati, cofondateur et CEO de LuxAI, anciennement research associate à l’Uni.  

Notre robot social est le premier jamais créé au Luxembourg.

Pouyan Ziafati, LuxAI

Pour ce faire, la start-up dispose déjà de prototypes conçus il y a un an dans le cadre du projet de recherche initial, alors financé par le Fonds national de la recherche (FNR) dans le cadre de son programme Proof of Concept. «Notre robot est le premier robot social jamais créé au Luxembourg. Nous avons déjà pu effectuer différents tests et essais pratiques avec notre prototype, qui a montré de très bons résultats sur le plan des interactions, de l’utilisation intuitive ou de l’émotivité.»

Une des seules start-up au monde à disposer d’un produit fini à l’heure actuelle, la jeune société a déjà fait parler d’elle en remportant plusieurs concours ces derniers mois, dont le prix spécial du jury lors de l’édition 2016 du Forum Mind & Market. Elle a aussi été sélectionnée pour participer au Pirat Summit Global, une compétition européenne, qui aura lieu en septembre. «Ces prix sont importants pour nous, car ils améliorent notre visibilité.»  

Intelligence sociale

Tirant parti des dernières avancées en matière d’intelligence artificielle, les robots sociaux de LuxAI pourront être utilisés dans le secteur de l’éducation ou de la santé, notamment pour faciliter le travail d’enseignants ou de thérapeutes. Les applications potentielles sont multiples.

Les robots peuvent être très utiles dans le cadre de tâches répétitives. 

Pouyan Ziafati, LuxAI

«Bien sûr, les robots ne remplaceront jamais totalement le personnel éducatif ou soignant, mais peuvent être très utiles dans le cadre de tâches répétitives», affirme Pouyan Ziafati. Ainsi, LuxAI collabore en ce moment avec la Fondation autisme Luxembourg pour mettre au point des applications pour le traitement de l’autisme et la thérapie comportementale.

Pour ses créateurs, la force du modèle réside dans la création d’un logiciel facilement programmable par des néophytes. «Nous avons travaillé avec le département Computer Sciences and Communications Research Unit de l’Uni pour concevoir une interface de programmation simple et intuitive pour que les robots puissent être commandés par des profils non experts en informatique. N’importe quel utilisateur peut désormais programmer un robot en une vingtaine de minutes.» La solution tourne déjà sur Android.

Ils sont à même d’assimiler un volume important d’informations.

Pouyan Ziafati

Réagir à l’information

Une fois programmés, les robots sociaux pourront, par exemple, aider à faire de la rééducation suite à un AVC ou faire des exercices pédagogiques avec des enfants. «Ils sont à même d’assimiler et de traiter un volume important d’informations et de réagir en conséquence», ajoute Pouyan Ziafati, auteur d’une thèse sur l’intelligence artificielle et la robotique réalisée pour le SNT.

Le marché que vise la start-up est mondial. «Nous n’avons, pour le moment, qu’une poignée de compétiteurs. La plupart d’entre eux se concentrent sur les particuliers», indique le cofondateur de LuxAI. Deux modèles commerciaux potentiellement combinables sont actuellement à l’étude par son équipe managériale: la vente de robots aux chercheurs et acteurs du monde académique et un modèle d’abonnement pour des écoles, des associations ou des familles.

«Nous sommes en train de sélectionner un fabricant, qui pourra produire des robots à plus grande échelle», termine Pouyan Ziafati. «LuxAI est la preuve vivante que l’Uni parvient à traduire des résultats de recherche en applications concrètes et socialement utiles.»