Antonio Gentile, senior portfolio manager au sein de KBL European Private Bankers (Photo: KBL epb)

Antonio Gentile, senior portfolio manager au sein de KBL European Private Bankers (Photo: KBL epb)

Cette année, le rebond boursier post-crise de 2008 a fêté son septième anniversaire. Ce qui frappe moins, c’est que la hausse des places boursières, depuis lors, a principalement été soutenue par les valeurs dites de croissance (growth investing), alors que les actions de type «value» sont restées à la traîne.

Les placements de type value représentent une recherche d’actions sous-valorisées, notamment au travers de ratios comme le cours/bénéfice (P/E), cours/valeur comptable (P/B) et rendement du dividende (DY).

Cette constatation est la même des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, le style growth s’est envolé de près de +170% depuis fin 2008 alors que le style value a affiché une moindre performance de l’ordre de +80%.

En Europe, le style growth a bondi de plus de +100%, contre +50% environ pour le style value.

Derrière cet écart de performance se cache le fait que les sociétés de croissance ont été plus à même de croître dans un contexte de faible croissance économique.

Désormais, la prime de valorisation du style growth par rapport au style value est historiquement élevée. C’est ainsi que les actions growth américaines se négocient sur base de rapports P/E et P/B d’environ 20 et 4 (ratios de 18 et 3 pour leurs équivalentes européennes), alors que les actions value américaines se négocient sur base de rapports P/E et P/B de 14,5 et 1,9 (12,9 et 1,2 pour leurs pairs européens).

Par ailleurs, notons qu’historiquement parlant, le style growth a tendance à surperformer lorsque les taux sont dans une dynamique baissière. Et à l’inverse, le style value a tendance à surperformer lors de phase haussière de taux.

Ce fut le cas lors du rebond boursier de la période 2003–2007, avec par exemple, sur le Vieux Continent, le style value affichant une performance de près de +120%, contre une performance d’environ +75% pour le style growth.

Si la croissance économique américaine venait à se poursuivre et l’embellie économique européenne à se confirmer, le style value – étant donné son niveau de décote – devrait être en mesure de surperformer de nouveau.

Dans le cas contraire, cette même décote de valorisation devrait permettre aux actions value d’offrir un meilleur coussin de sécurité. Ce fut le cas lors du marché baissier de 2000–2003, avec un style value ayant clairement mieux résisté.