«Les choses sont relativement simples. Nous n’accepterons pas de payer à 27 ce qui a été décidé à 28. Rien de plus, rien de moins.» Tel est en substance le message délivré mardi devant le Parlement européen par Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, en réitérant une nouvelle fois l’absence de «progrès suffisants» pour passer à la seconde phase des négociations.

Autrement dit, un refus ferme et catégorique de se mettre autour de la table pour évoquer «une éventuelle période de transition (…), puis ensuite une discussion sur le cadre de [la] future relation» avec le Royaume-Uni. Soit l’exact opposé de ce que réclame le gouvernement britannique, ce qu’avait indiqué la semaine dernière Michel Barnier à la sortie du quatrième round de négociations.

«Lignes rouges» à ne pas franchir

Conséquence directe, les principaux groupes politiques du Parlement ont validé un texte qui entérine la situation et confirme le mandat du négociateur européen qui doit avant toute chose trouver une solution sur «trois dossiers prioritaires». À savoir «le droit des citoyens européens installés au Royaume-Uni», «la question de l’Irlande et de la province britannique d’Irlande du Nord (en particulier de leur frontière commune» et «le règlement des obligations financières du Royaume-Uni». Un dernier point évalué par Bruxelles entre 60 et 100 milliards d’euros.

Dans leur résolution, les eurodéputés définissent également «les lignes rouges» à ne pas franchir, en référence notamment aux «discriminations» qui ont déjà eu lieu «au Royaume-Uni et dans certains autres États membres» et que «celles-ci avaient des répercussions sur (la) vie quotidienne» de personnes, «en limitant l’exercice effectif de leurs droits». L’idée d’une période de transition, chère au gouvernement de Theresa May, ne pourrait voir le jour que sous le régime de «l’acquis communautaire» et la juridiction de la Cour de justice de l’UE (CJUE). Ce que refuse catégoriquement à ce stade Londres.

Lors de son allocution, Michel Barnier a rappelé qu’au final, ce sera le Parlement européen qui aura «le dernier mot» puisque c’est à lui que reviendra la décision de ratifier – ou non – l’accord de retrait négocié. Le Conseil européen, pour sa part, sera informé officiellement de l’état d’avancement des négociations dans les jours à venir, dans le cadre du prochain sommet européen qui se déroulera les 19 et 20 octobre prochains.