Pour son 20e anniversaire, l’Eban organise un roadshow à travers l’Europe pour rencontrer les investisseurs. (Photo: Licence C.C.)

Pour son 20e anniversaire, l’Eban organise un roadshow à travers l’Europe pour rencontrer les investisseurs. (Photo: Licence C.C.)

Ce n’est pas une croisade, mais ça y ressemble. Alors qu’il s’apprête à fêter en 2019 son 20e anniversaire, l’Eban a décidé de partir cette année à la conquête des investisseurs européens, quels qu’ils soient, pour en faire des business angels, ces personnes qui décident d’apporter à de jeunes entreprises un soutien financier, ainsi que leur expertise entrepreneuriale. Mi-février, le réseau a présenté son plan de bataille. Il prendra la forme d’un roadshow qui passera par la majorité des États de l’Union. L’un des moments forts de cette tournée aura lieu au Luxembourg les 22 et 23 octobre, avec l’Eban Winter Summit.

Pour se rendre encore plus séduisant, l’Eban a signé un partenariat avec Amazon Web Services, qui permettra à chaque jeune pousse soutenue par un business angel de recevoir 10.000 dollars de crédit pour utiliser ses services. «De nombreux pays européens ont aujourd’hui l’ambition de devenir des start-up nations, mais sans argent, nous verrons nos meilleures pépites quitter le continent pour grandir, explique la Luxembourgeoise Candace Johnson, présidente de l’Eban. Nous voulons donc maintenant créer des private investor nations.»

Manque de liquidités

Si de nombreux pays européens, dont le Grand-Duché, offrent des programmes et des infrastructures pour aider les start-up à fleurir, ces dernières ont du mal à trouver les ressources financières nécessaires pour l’expansion de leurs activités. Bien souvent, elles doivent passer par des banques et donc s’endetter, à défaut de trouver des investissements en capital.

En 2017, selon une étude de KPMG, 155 milliards de dollars ont été investis dans le monde par des sociétés de capital-risque. Seulement 19 d’entre eux ont été dépensés en Europe. L’Eban, lui, a estimé à un peu plus de 6,5 milliards d’euros la contribution de ses membres en 2016. «Il en va de la survie industrielle de l’Europe, s’alarme la députée européenne Viviane Reding (CSV). Le financement en capital fonctionne très mal en Europe et les effets sont dramatiques.»

Un ange historique

L’apport de liquidités n’est toutefois pas la seule façon d’aider une start-up à se développer. Les grandes entreprises peuvent aussi soutenir les jeunes pousses en achetant au juste prix leurs services. «Aux États-Unis, les corporates ne demandent pas de bilan comptable aux start-up avant de travailler avec elles, mais ils s’intéressent à l’aspect innovant de leurs solutions et voient en cela un gain pour leurs activités de R & D», argumente Candace Johnson.

Celle qui a fait partie du premier cercle à l’origine de SES rappelle le premier soutien à l’époque d’un business angel. C’était en 1983 et le nom de l’investisseur providentiel fut le comte belge Roland de Kergorlay. Il a mis un million de dollars et a activé ses réseaux en Europe. On connaît la suite.