La diffusion, mercredi matin, d’un éditorial de Jean-Claude Franck et Pia Oppel a mené Xavier Bettel à défendre ses choix dans la gestion de l’établissement public.  (Photo: Radio 100.7)

La diffusion, mercredi matin, d’un éditorial de Jean-Claude Franck et Pia Oppel a mené Xavier Bettel à défendre ses choix dans la gestion de l’établissement public.  (Photo: Radio 100.7)

Drôle d’anniversaire pour la radio 100,7. Moins d’une semaine après la démission surprise de son directeur, et trois jours après les portes ouvertes organisées pour célébrer ses 25 ans d’existence, l’établissement public se trouve au cœur d’un débat politique. Avec, pour origine, la diffusion, mercredi matin, d’un éditorial écrit par Jean-Claude Franck, rédacteur en chef de la radio, et Pia Oppel, rédactrice en chef adjointe. Intitulé «Un danger pour l’indépendance», ce dernier pointait du doigt plusieurs éléments qui porteraient atteinte à l’action de la rédaction de la radio socioculturelle. Parmi eux, la forme juridique, les moyens alloués, ou bien encore sa gouvernance.

Il n’aura fallu que quelques heures pour que le point de vue de la rédaction en chef n’entraîne une réaction officielle de leur ministre de tutelle, Xavier Bettel (DP), Premier ministre et ministre de la Communication et des Médias. Si ce dernier se défend de toute ingérence dans le fonctionnement de l’établissement public, il admet toutefois l’existence d’«une série de risques» qui trouveraient notamment leur origine «dans la forme juridique choisie», à savoir celle d’un établissement public où l’État joue, par définition, un rôle central. «Dans un débat plus large concernant le futur de la radio, cette forme juridique pourrait, le cas échéant, faire partie des éléments à revoir», annonce le Premier ministre.

Questions autour de Paul Konsbruck sans «pertinence»

Parmi les questions soulevées par les responsables de la rédaction figurent notamment les choix effectués par le gouvernement au sein du conseil d’administration. Et particulièrement la nomination de Laurent Loschetter, en 2017, comme nouveau président, qui se définit lui-même comme un «homme de confiance» du Premier ministre. Sur ce point, Xavier Bettel réaffirme son choix, estimant que le chef d’entreprise «possède les qualités nécessaires pour mener ce conseil d’administration et qu’il saura s’acquitter de ses devoirs avec l’énergie dont il a fait preuve jusqu’à présent et qui apporte une plus-value au conseil».

Quant aux soupçons évoqués autour du rôle et de l’avenir de Paul Konsbruck, ancien rédacteur en chef d’Eldoradio et actuel chef de cabinet du Premier ministre, Xavier Bettel assure qu’ils n’ont «aucune pertinence dans ce contexte». Pour le Premier ministre, ses fonctions en tant que commissaire de gouvernement auprès de CLT-Ufa visent uniquement «à veiller à ce que le cadre du contrat de concession entre le gouvernement et CLT-Ufa soit respecté dans son intégralité», ce qui ne «représente dès lors aucun lien avec les activités de la radio socioculturelle».

Dans sa réponse, Xavier Bettel indique également que le mandat du directeur, actuellement fixé à cinq ans, devait passer à sept ans dans le cadre de «l’élaboration de modifications du règlement grand-ducal du 19 juin 1992 fixant les modalités de structure et de fonctionnement de l’établissement public». Avec pour objectif affiché de «dépasser le rythme des échéances électorales, justement pour souligner l’indépendance de la direction». Pour la composition future du conseil d’administration, le texte en préparation prévoit également «une consultation dans un cadre élargi, avec les responsables de la radio socioculturelle, ainsi qu’avec la Chambre des députés».