Daniel Frank et les équipes de Bâloise capitalisent sur l'intégration de Vivium, notamment sur le plan informatique. (Photo: Christophe Olinger)

Daniel Frank et les équipes de Bâloise capitalisent sur l'intégration de Vivium, notamment sur le plan informatique. (Photo: Christophe Olinger)

Comme les autres acteurs du secteur, c’est au terme d’une année marquée par un contexte d’austérité, de reprise lente ou encore de taux d’intérêt bas que Bâloise vient de boucler ses résultats pour l’année 2014.

Dans la branche non-vie où l’assureur se focalise uniquement sur le marché domestique, le bénéfice de l'exercice est de 11,2 millions d'euros, contre 1,4 million d'euros un an plus tôt. Une plus-value qui s’explique par la vente d’un immeuble. Le montant total primes brut émises au cours de 2014 s’élève à 95,2 millions d’euros, soit une augmentation de 48,1% par rapport à 2013. Cette performance est imputable pour l’essentiel à l’acquisition, fin 2013, des activités luxembourgeoises de l’assureur belge P&V sous la marque Vivium.

Finalisée mi-mai 2014, l’opération produit aussi ses effets au sein de l’organisation de la société qui emploie quelque 350 personnes. «Nous reprenons le système informatique de Vivium pour la partie non-vie, ce qui nous permet de disposer d’une solution ‘in house’, adaptée au marché luxembourgeois», déclare Daniel Frank, chief operating officer de Bâloise Luxembourg.

Un besoin de diversifier sa retraite

En vie, le bénéfice disponible est de 8,6 millions d'euros, contre 3,7 millions d'euros un an plus tôt. Les produits traditionnels – sur le marché domestique et frontalier – enregistrent une croissance de leur chiffre d’affaires de 61,5%, conséquence de la mainmise sur P&V. Le chiffre d’affaires dans le marché de l’assurance groupe est en hausse de 45,6%, grâce à de nouveaux contrats, l’augmentation du portefeuille existant ainsi que de l’effet P&V.

À noter par ailleurs que les produits de prévoyance vieillesse (article 111bis L.I.R) augmentent de 18%, confirmant un intérêt de la part des Luxembourgeois pour se constituer un complément à la retraite légale.

Quant à l’encaissement des produits financiers liés à des fonds, vendus en libre prestation de services (LPS) vers la Belgique, la France, l’Italie et le Portugal progressent de 11,8% à 923,1 million d’euros en 2014. Pour le groupe suisse, le Grand-Duché continue donc de jouer un rôle pivot dans ce créneau via la LPS.

Changer une image

Avec un bulletin positif, tant au niveau luxembourgeois qu’à l’échelle du groupe, une intégration en cours et une volonté d’innover, Bâloise entend durablement «jouer dans la cour des grands», derrière Foyer et Lalux et devant Axa si l’on ne prend pas en compte la branche santé que l’assureur basé à Bertrange ne couvre pas.

«Il est important à nos yeux que notre résultat technique soit correct pour ne pas trop dépendre des marchés financiers, ajoute Daniel Frank. Nous avons une stratégie de croissance, mais pas à n’importe quel prix. Nous voulons avant tout contribuer à la sécurité de nos clients en les aidant à améliorer leur profil de risque.»

Innovation et digitalisation figurent à l’agenda des prochains mois dans une optique de ciblage affiné des produits proposés au client. Ceci vaut notamment pour la branche voiture où Bâloise indique avoir déjà augmenté sa rentabilité.

Toujours dans ce créneau, l’assureur a lancé l’application «Game of roads» pour conseiller l’assuré de manière ludique quant à son comportement au volant. Un jeu qui se place dans la tendance croissante d’une connectivité totale au volant (jusqu’aux voitures elles-mêmes) et de la possibilité pour les assureurs de disposer de données précises sur les comportements des assurés sur la route.

«Ce projet a créé une dynamique dans l’entreprise qui fête ses 125 ans de présence au Luxembourg cette année, ajoute Daniel Frank. Outre notre expérience, notre stabilité, nous voulons donner une image plus moderne.» 

Le digital est un pilier important pour nos développements à venir.

Daniel Frank, chief operating officer, Bâloise

Bâloise est d’ailleurs aussi entrée en discussion avec Foyer et Lalux pour déployer l’application gratuite Assisto pour remplir un constat d’accident de circulation de manière électronique.

Jouer sur l’effet groupe

Estimant le marché local comme mature, Bâloise entend donc adapter ses produits, ses canaux de communication pour améliorer sa position sur le marché. Quant à la branche vie de ses activités en LPS, capter les grandes fortunes européennes via des produits de placement sera l’un des prochains défis. Le tout effectué en parallèle à la poursuite de la préparation aux changements réglementaires. Qu’il s’agisse de l’échange d’information ou de Solvency II.

Pour parvenir à bon port avec la directive européenne qui occupe les assureurs ainsi que le Commissariat depuis plusieurs années, l’entité luxembourgeoise joue sur l’effet de groupe. La Suisse a en effet l’expérience du «Swiss solvency test», relativement similaire en termes de reporting.