David Seban-Jeantet, responsable de la gestion à la Société Générale Private Wealth Management.  (Photo: Société Générale Private Wealth Management)

David Seban-Jeantet, responsable de la gestion à la Société Générale Private Wealth Management.  (Photo: Société Générale Private Wealth Management)

Néanmoins, la plus forte corrélation entre les principales classes d’actifs et le moindre rendement offert par les obligations conduit mécaniquement à une réduction de l’exposition aux actifs risqués afin de contenir la volatilité des portefeuilles. Ainsi, les modèles d’allocation d’actifs en parité de risque tendent à réduire mécaniquement l’exposition aux marchés actions face à la hausse des corrélations. Dans ce contexte, la mise en place de stratégies de couvertures optionnelles peut offrir une réponse adéquate agissant sur la volatilité et la convexité d’une allocation actions. Les stratégies de couvertures systématiques permettent de réduire l’exposition au risque de manière continue, à l’inverse des couvertures discrétionnaires qui ne réduisent les risques que sur une période donnée. Nous pouvons optimiser les paramètres techniques afin de réduire le coût de ces stratégies.

Ayant recours tant aux options de vente (put) qu’aux options d’achat (call), l’objet des stratégies de couvertures systématiques est de minimiser le coût de portage de la couverture tout en offrant un degré de couverture optimal en cas de baisse des marchés.

L’achat d’options de vente en face d’un portefeuille actions permet de bénéficier de la convexité inhérente aux options, mais le coût élevé de la stratégie élève le point mort de manière significative. De plus, le coût de la couverture est très sensible au niveau de la volatilité et les prix d’exercices doivent être ajustés en cas de hausse du sous-jacent, ce qui génère un coût supplémentaire. L’analyse de la structure par terme montre que la volatilité implicite est maximale sur les échéances courtes. Les échéances longues (six mois et plus) seront donc privilégiées. Afin de minimiser le coût d’une telle couverture, il est possible de l’associer à une vente de put de même échéance en dehors de la monnaie: «put spread». La prime encaissée par la vente de put permet ainsi de financer une partie de la couverture. Il est donc possible d’optimiser le coût d’une telle stratégie. Néanmoins, le point mort reste élevé au regard du rendement attendu sur les marchés actions.

De manière symétrique, il est possible de réduire le bêta d’un portefeuille par la vente d’options d’achat. Les stratégies de type «call overwriting» consistent à vendre des call sur des titres détenus en portefeuille afin de bénéficier d’un complément de rendement. Les prix d’exercices des ventes de call sont positionnés légèrement au-dessus des cours spot sur des échéances courtes, ce qui permet d’accompagner un éventuel mouvement haussier des sous-jacents. Ce type de stratégie est possible sur indice ou sur titre vif. Associée à une sélection de titres à faible volatilité, cette stratégie permet de réduire sensiblement le risque d’un portefeuille actions tout en optimisant son rendement.

La combinaison de ces deux stratégies permet de mettre en œuvre une couverture efficace à un coût réduit. Sur la base des calculs effectués sur la période 2000-2015, la mise en œuvre de cette stratégie combinée permet de réduire significativement la volatilité (9,53% contre 25% pour l’indice Euro Stoxx 50) et par conséquent les niveaux de pertes maximales. L’asymétrie est également améliorée avec 88,5% de participation à la hausse pour une participation à la baisse réduite à 26%.

En conclusion, si la baisse des rendements et la hausse des corrélations interactives créent de nouveaux enjeux pour la gestion de portefeuilles diversifiés, le recours à des stratégies de couvertures systématiques peut offrir une solution efficace permettant de mettre en œuvre une allocation performante conservant un profil de risque adapté.