L’avatar Lia, développé au Luxembourg et ici présenté lors des Internet Days 2017, servira de vitrine pour montrer les opportunités offertes par les technologies utilisées par CGI, mais ne sera pas commercialisé en tant que tel. (Photo: Nader Ghavami / archives)

L’avatar Lia, développé au Luxembourg et ici présenté lors des Internet Days 2017, servira de vitrine pour montrer les opportunités offertes par les technologies utilisées par CGI, mais ne sera pas commercialisé en tant que tel. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Intelligence artificielle, big data, robotisation, API, réalité virtuelle… Synonyme de nombreuses opportunités, l’univers des nouvelles technologies peut parfois s’avérer très complexe. Entre experts et entrepreneurs, le dialogue a d’ailleurs souvent du mal à passer. C’est pour rendre ce monde virtuel un peu plus palpable que CGI a créé Lia. Entièrement développé au Luxembourg, cet avatar, qui prend le visage d’une jeune femme, est un peu comme Home ou Alexa, les assistants personnels de Google et Amazon.

Des simulations de retraite à la recherche d’informations sur un collaborateur ou la composition d’un e-mail, ce robot à l’allure très humaine est capable d’offrir tous types de services. «Ce n’est pas un produit que nous allons commercialiser, mais il nous permet de montrer tout ce que nous sommes capables de proposer à nos clients», note Brice Martin, en charge du projet.

Cibler les technologies du futur et les appliquer aux réalités du business.

Guillaume Schott, chief innovation officer chez CGI Luxembourg

Lia est l’un des projets qui seront présentés dans le laboratoire innovant que CGI va créer au Luxembourg, très certainement en mars prochain. Cet espace se situera dans les locaux actuels de la firme, qui emploie 220 personnes au Luxembourg. Les clients pourront venir y découvrir l’ensemble des services que propose CGI, à travers des cas d’utilisation concrets.

«L’idée est de cibler les technologies du futur et de les appliquer aux réalités du business», détaille Guillaume Schott, chief innovation officer chez CGI Luxembourg. «Nous nous engagerons par ailleurs à concrétiser très rapidement des solutions sur mesure si nos clients sont intéressés.» En d’autres termes, il s’agira d’une sorte de show-room de l’innovation «made in Luxembourg» de CGI pour l’ensemble de la région.

Une école pour former ses propres recrues

Expert dans le développement et l’intégration des nouvelles technologies, CGI est un acteur de l’ombre, peu habitué à communiquer. «Des clients, nous en avons trop. Nous devons en refuser tout le temps», confie Frédérik Evrard, le directeur général de l’antenne luxembourgeoise. Pourtant, il a dû demander à sa direction de faire une entorse à la politique du groupe pour lancer une campagne de communication, notamment sur les réseaux sociaux. «C’est nécessaire pour attirer des talents», dit-il. «Nous avons déjà recruté 80 personnes depuis le début de l’année et planifions d’atteindre le même chiffre pour l’année fiscale en cours, qui a débuté en octobre. Or, le marché est très tendu.»

Dans ce contexte, la création d’un laboratoire de l’innovation n’est pas un hasard. En effet, il sera aussi une vitrine des projets «sexy» qui sont menés au Grand-Duché pour faire de l’œil aux potentiels candidats. Et il s’avère que cette technique a déjà fait ses preuves en interne. «Il existe une très grande mobilité de nos collaborateurs au sein du groupe, et le Luxembourg attire, justement du fait des activités de recherche que nous avons ici», argumente Guillaume Schott.

Nous ne voulons pas faire une surenchère des salaires.

Frédérik Evrard, directeur général de CGI Luxembourg

Car l’innovation est l’une des images de marque de l’antenne luxembourgeoise du groupe canadien, qui compte 400 bureaux dans le monde et emploie quelque 71.000 personnes. Il existe d’autres centres d’excellence CGI dans le monde, mais ils sont focalisés sur des secteurs bien précis, comme le commerce de détail ou la logistique.

L’antenne grand-ducale cherche donc à développer ses équipes de recherche pour leur faire atteindre une taille critique, et ainsi créer une émulation qui facilitera les recrutements externes. «Nous réfléchissons à une dizaine d’initiatives pour mieux nous faire connaître. Celles-ci vont des opérations coup de poing à la création d’une école pour former des spécialistes, comme CGI en a développé en France», complète Frédérik Evrard. «Nous ne voulons pas faire une surenchère des salaires, mais nous mettre d’accord avec nos concurrents, que je préfère appeler partenaires, car nous avons tous les mêmes objectifs en termes de recrutement. Et les clients sont suffisamment nombreux pour qu’on ne se marche pas sur les pieds.»