Pour Dirk Reich, la position du syndicat tient du chantage. (Photo: Charles Caratini / archives)

Pour Dirk Reich, la position du syndicat tient du chantage. (Photo: Charles Caratini / archives)

Ce mardi, la réunion du comité mixte avec le comité exécutif de Cargolux devrait être animée, ce qui ajoutera une couche supplémentaire au conflit social sur fond de panne de renégociation de la convention collective, après que le directeur général de Cargolux, Dirk Reich, a adressé une lettre le 28 novembre dernier aux membres du conseil d'administration dans laquelle il dénonce les méthodes utilisées par l'Association luxembourgeoise des pilotes de ligne.

L'organisation affiliée au LCGB chercherait à dissuader les pilotes de la compagnie néerlandaise de Martinair, filiale cargo du groupe Air France KLM, de se faire embaucher par Cargolux.

Elle a en effet proposé aux pilotes de Martinair Cargo, basée à Amsterdam, ayant été victimes d'un plan social en octobre dernier, de venir travailler au Findel. La compagnie néerlandaise a réduit pour des raisons financières ses activités cargo et a entamé des discussions avec Cargolux en vue du transfert de certains de ses pilotes à des conditions «préférentielles» en vue de leur affectation soit dans la compagnie luxembourgeoise soit dans la filiale italienne, où un second Boeing vient d'être immatriculé, au grand dam des syndicats qui dénoncent des manœuvres de délocalisation sur fond d'arrière-pensées de dumping social.

À l'ordre du jour

Dans sa lettre, Dirk Reich signale aux administrateurs combien une transaction pour l'embauche des pilotes néerlandais serait une bonne opération sur un plan financier pour Cargolux, dans la mesure où le coût du plan social serait supporté par KLM.

Or, il aurait été alerté par les dirigeants de Martinair de démarches initiées par l'ALPL demandant aux pilotes de la compagnie néerlandaise ainsi qu'à ceux de KLM d'encourager leurs employeurs à mettre en place des vols et des capacités supplémentaires destinés à faire concurrence à la compagnie luxembourgeoise.

Pour Dirk Reich, ce geste de l'ALPL fait la démonstration de la «mauvaise foi» de l'organisation syndicale et de son intention d'affaiblir la compagnie. Le directeur général entend donc mettre ce point à l'ordre du jour de la réunion ce mardi entre la direction et le comité mixte.