Les projets de Cargolux via des entités à l’étranger prennent un coup de froid dans le chef des représentants du personnel, d’après les avis rendus par le comité mixte.
Les représentants du personnel ont adressé deux courriers au CEO de Cargolux, Dirk Reich, pour faire valoir leurs arguments – approuvés à l’unanimité – à la fois en défaveur de Cargolux Italia et d’une future entité en Chine.
La délégation s’inquiète tout d’abord de «l’approche coût», ou plutôt de la réalisation d’économies comme principale motivation du développement de Cargolux en Italie, avec la structure ICV qui serait dotée de trois Boeing 747-400 supplémentaires.
Outre ce transfert depuis Luxembourg, cette dernière serait insuffisamment dotée des moyens nécessaires pour assurer sa croissance, ce qui ferait encourir des risques de sécurité.
Les pertes financières d'ores et déjà connues par ICV et les difficultés à concilier les recrutements nécessaires (notamment des pilotes expérimentés) en raison des packages proposés sont également pointées. Il en est de même pour l’impossibilité pour les pilotes de Cargolux d’opérer des avions de ICV et vice versa, ce qui mettrait à mal le modèle flexible prôné par la compagnie pour faire face aux fluctuations du marché.
Un conseil le 23 février
Ces vives inquiétudes sont formalisées quelques jours avant que le conseil d’administration se réunisse, le 23 février prochain. Chaque partie avance ses arguments.
Majoritaire dans le comité mixte, l’OGBL les a d’ores et déjà fait valoir via les courriers adressés à Dirk Reich. Le LCGB entend détailler les siens via une conférence de presse organisée ce vendredi matin, quelques minutes avant que la direction de Cargolux réponde à son tour aux questions des journalistes sur Cargolux Italia.
Le comité mixte a aussi rendu un avis plus que mitigé sur le projet de création d’une nouvelle compagnie en Chine, en joint-venture notamment avec le partenaire et actionnaire chinois de Cargolux, HNCA.
Pour Cargolux, qui détiendrait 25% de la société, la facture s’élèverait à 55 millions de dollars. 35% seraient détenus par HNCA, 16% par un autre investisseur chinois et les 24% restant par des autres investisseurs européens, sans qu’un nom soit connu à ce stade.
Redoutant pour l’engagement financier élevé de ce projet, le comité mixte pointe aussi une concurrence potentielle avec Cargolux sur ses mêmes routes ainsi que des interrogations quant à la délocalisation de certaines fonctions de handling et de maintenance vers la nouvelle entité, au détriment du site luxembourgeois.