Après la crise, la Commission européenne a voulu empêcher que les investisseurs tombent à nouveau dans le piège de produits qu’ils ne comprenaient pas. (Photo: Licence C. C.)

Après la crise, la Commission européenne a voulu empêcher que les investisseurs tombent à nouveau dans le piège de produits qu’ils ne comprenaient pas. (Photo: Licence C. C.)

Cette fois, c’est parti, la directive Mifid II est entrée en application. La CSSF l’a rappelé dans un communiqué ce mardi et désormais, les banquiers le savent, il y aura dans leur carrière un avant et après Mifid II. La CSSF a d’ailleurs bien insisté sur son entrée en application malgré le fait que le Luxembourg n’a pas encore transformé sa législation pour se mettre en conformité avec la nouvelle directive européenne.

Mifid II vise à renforcer la directive Mifid de 2007 pour un meilleur fonctionnement des marchés financiers et une meilleure protection des investisseurs. La complexité de sa mise en œuvre a eu pour conséquence un report d’un an de son entrée en vigueur.

Son but étant de protéger au maximum l’investisseur, les banques devront agir de manière extrêmement transparente vis-à-vis de leurs clients. Parfois même au-delà de leur volonté en analysant finement leur profil de risque.

Tous les coûts sont écrits

Désormais, les institutions bancaires auront l’obligation de faire un rapport complet à leurs clients de tous les coûts et charges qui leur sont comptabilisés par rapport à leurs investissements. Des frais qui concernent la banque elle-même, mais aussi les fonds dans lesquels elle investit pour le compte de ses clients. Celui-ci sera donc informé de manière détaillée de tout ce qu’il a à payer: droits d’entrée, coûts de conseil, droits de garde, coûts transactionnels, frais de gestion du fonds, etc.

Abreuvé d’informations sur chacun des produits, l’investisseur pourra donc agir de manière responsable en bonne connaissance de cause. Il sera face aux fonds d’investissement comme il l’est dans un supermarché face à différentes marques de gel douche ou de café.

«Avec l’entrée en vigueur de Mifid II, on arrive à un niveau de transparence jamais atteint», observe Denis Costermans, directeur associé chez EY Luxembourg.

Paperasse et surcharges

Différents rapports devront également être fournis par les banques à leurs clients. Toutes les commissions y seront répertoriées. À la fois celles payées aux banques par les gestionnaires d’actifs pour leurs activités de distribution et celles versées par les institutions financières à un apporteur d’affaires qui lui a fait connaître un client.

Enfin, toujours dans le souci de mieux protéger l’investisseur, celui-ci recevra toute l’information sur les risques des instruments financiers, sur les produits, les tarifs et le type de conseils qui lui sont fournis.

Pour illustrer la surcharge de travail qui pèse sur les banques, notons encore que dès qu’un banquier conseille un client sur un éventuel investissement, il est censé lui fournir un rapport écrit et détaillé sur la proposition qui lui a été faite.