Alphone Berns, Georges Heinrich et Sarah Khabirpour (Illustration: Maison Moderne Studio)

Alphone Berns, Georges Heinrich et Sarah Khabirpour (Illustration: Maison Moderne Studio)

C'est un petit séisme dans la haute fonction publique luxembourgeoise. Trois hauts fonctionnaires exerçant au ministère des Finances quittent la rue de la Congrégation. Alphonse Berns, directeur chargé des questions de fiscalité, Georges Heinrich, directeur du Trésor et Sarah Khabirpour, chef de cabinet et premier conseiller de gouvernement, ont annoncé au ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), en place depuis décembre 2013, vouloir quitter leurs fonctions.

Le premier avait été recruté par Luc Frieden, ancien ministre CSV, fin 2012. Alphonse Berns, diplomate chevronné (37 ans de carrière, dont des fonctions de représentant du Luxembourg à Washington, à Londres ou encore à Bruxelles), avait rejoint le ministère des Finances pour gérer la pression croissante sur les niches fiscales du Grand-Duché au sein des enceintes internationales. Celui qui, par ailleurs, siège au conseil d’administration de la compagnie de fret aérien nationale, Cargolux (un autre dossier sensible), quittera son poste dans les prochains mois.

Georges Heinrich, directeur du Trésor, quittera également sous peu la rue de la Congrégation. Il devrait du même coup abandonner ses mandats d’administrateur. Il est président du conseil d’administration de BGL BNP Paribas et membre des conseils de Post et de la BCEE (Banque et caisse d’épargne de l’État).

Tous les mandats abandonnés

Enfin, Sarah Khabirpour, collaboratrice de confiance de Luc Frieden au ministère de la Justice d’abord, à celui des Finances ensuite, a elle aussi fait part de son intention de partir. Elle quittera ainsi ses fonctions de présidente du conseil d’administration de la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier), de membre du conseil d’administration de la Bil et de membre du conseil d’administration de la Bourse de Luxembourg.

Avec ces départs, c’est tout un pan de la gouvernance du secteur qui contribue le plus au PIB national qui est ébranlé. Si les cartes avaient été légèrement redistribuées au sein du ministère suite à l’arrivée de M. Gramegna, il faudra maintenant trouver des remplaçants à ces trois hauts fonctionnaires, à tout le moins dans les conseils d’administration concernés. Le ministre DP pourrait également en profiter, comme il avait l’intention de le faire, pour repenser dans son ensemble la conduite des affaires dans son ministère. Un chantier de plus pour M. Gramegna qui doit également travailler sur le budget de l’État et sur le modèle de la place financière après le passage à l’échange automatique d’informations.