Jacques Attali avait échangé en 2010 avec Jean-Claude Juncker sur la gestion de la crise par les gouvernements européens. (Photo : Etienne Delorme / archives)

Jacques Attali avait échangé en 2010 avec Jean-Claude Juncker sur la gestion de la crise par les gouvernements européens. (Photo : Etienne Delorme / archives)

Invité de la radio française Europe1, Jacques Attali est revenu en détail sur la gestion de la situation bancaire à Chypre, non sans attaquer la place financière de Londres ainsi que le Luxembourg.

Dans le cadre du plan de sauvetage de Chypre décidé en fin de semaine dernière au sommet européen, il a été décidé d’imposer une taxe exceptionnelle de 9,9% sur les dépôts supérieurs à 100.000 euros et de 6,7% en deçà. Un prélèvement qui doit rapporter près de 6 milliards d'euros.

«Le problème chypriote, on le connaît depuis l'entrée du pays dans l'Union européenne», a déclaré l’économiste, président de PlaNet Finance, et ancien conseiller spécial de François Mitterrand. «L'île reste un paradis fiscal, avec un impôt sur les sociétés quasi nul et des banques qui font tout et n'importe quoi dans la façon dont ils accordent les dépôts», a indiqué le Français.

Petit laboratoire

Et d’ajouter qu’il fallait se poser la question ailleurs en Europe. «Il y a Londres, principale place de blanchiment financier sur la planète, il y a Luxembourg, qui est un paradis fiscal.» Regrettant que le gouvernement chypriote n’épargne pas les plus petits dépôts, il a indiqué que «Chypre n'est qu'un tout petit laboratoire des problèmes qui sont devant nous».

Présents en tant qu’orateurs au 5e Luxembourg Financial Forum organisé en 2010, Jacques Attali et le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’étaient livrés à des échanges de vues argumentés sur la thématique de la gestion de la crise par les gouvernements européens et la situation économique mondiale.