Hervé Poinsignon: «Pour innover, il faut pouvoir sortir de sa zone de confort.» (Photo: Julien Becker )

Hervé Poinsignon: «Pour innover, il faut pouvoir sortir de sa zone de confort.» (Photo: Julien Becker )

Monsieur Poinsignon, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d'activité au cours des derniers mois?

«J’ai pu constater que les barrières mentales tombent doucement. De manière générale, les entreprises ont pris conscience d’être dans un monde connecté et s’ouvrent vers l’externalisation de leurs données. Au niveau de notre entreprise, on peut souligner une percée dans le monde des télécoms sur les projets de gestion de la relation client (CRM). Les clients de ce secteur s’orientent vers nos services pour des raisons stratégiques. Dans un contexte de concurrence sévère, ils ont besoin d’outils performants tout en continuant à développer des expériences client avec des budgets revus à la baisse.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Nous nous focalisons pour l’instant sur la conduite de projets CRM et l’innovation avec notre méthode Innoosy. Notre démarche repose sur trois objectifs: améliorer l’expérience client, analyser la base de données de nos clients et en tirer des actions ciblées de ventes. Nous entendons que nos clients se positionnent au travers d’une promesse différente de leurs concurrents. Trop souvent, les discours identiques induisent une différenciation sur le seul prix des services. Mais pour innover, il faut pouvoir sortir de sa zone de confort.

Ces démarches impliquent-elles des recrutements, des profils précis?

«Nous comptons embaucher deux personnes courant 2015. Je crains en revanche, pour avoir déjà reçu plusieurs candidatures spontanées, que nous risquions d’avoir quelques difficultés à trouver les bonnes personnes. Nos recherches s’orientent vers des profils mixtes, c’est-à-dire qui maîtrisent la technique et sont dotés d’une vision business. Ou alors des spécialistes IT qui ont l’esprit d’entreprise. Mais j’ai conscience qu’il s’agit de moutons à cinq pattes…

Quel type de manager êtes-vous?

«Je suis une personne ouverte et qui, par défaut, fait confiance aux autres. Mais je demande à ce que cette confiance ne soit pas trahie. Il m’est arrivé d’avoir de mauvaises surprises… Je suis plus vigilant.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je ne lâche rien sur les objectifs business d’un projet. Lorsqu’on me donne une mission, je la prends en mains de bout en bout. En revanche, j’adapte la méthode et les solutions suivant le contexte. Je suis scientifiquement très curieux, j’adore apprendre et créer de nouvelles voies.

Et vos principaux défauts?

«Il y a le revers des qualités… J’ai un côté obstiné à résoudre les problèmes. Avec les années, j’ai appris que la solution n’est généralement pas technique, mais que l’adaptation des positions est souvent source de belles économies. Ce n’est pas un défaut, mais j’ai l’âme d’un entrepreneur et, du coup, je serais insatisfait au terme d’un projet qui n’apporterait pas la plus-value escomptée à nos clients.

Si vous aviez dû exercer un autre métier, qu’auriez-vous aimé faire?

«Je suis très éclectique dans mes influences et mes centres d’intérêt. Dans l’absolu, j’aurais pu être artiste-peintre ou chercheur. Dans les deux cas, j’aurais pris, je pense, beaucoup de plaisir.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Je vois une société qui sera très pointue dans son domaine. Nous ne visons pas le mass market, mais, en revanche, nous sommes ouverts à d’autres marchés de niche. C’est dans cette optique que nous recherchons à nouer des collaborations, essentiellement avec des structures qui apporteront leurs savoir-faire en termes de produits – afin de les combiner à nos compétences méthodologiques – et d’innovations sur la gestion de la relation client.»