Dans l'escarcelle d'Altice, on trouve déjà, notamment, la chaîne d'infos israélienne i24 News. (Photos: Licence CC - Olivier Minaire / archives et i24News)

Dans l'escarcelle d'Altice, on trouve déjà, notamment, la chaîne d'infos israélienne i24 News. (Photos: Licence CC - Olivier Minaire / archives et i24News)

Il est devenu un empereur des médias du 21e siècle. Certains l’appellent le nouveau «tycoon». Le Franco-Israélien Patrick Drahi ne cesse, il est vrai, de monter en puissance dans une série de groupes de télécoms, d’opérateurs du câble ou du satellite, de chaînes télé, de groupes de presse a priori plus classiques aussi ces derniers temps.

Dans tous les coups, on retrouve l’empreinte du socle financier Altice, basé au Luxembourg.

Pour mémoire, Altice est derrière Numéricable, SFR, MCS, i24 News, Vivolta… On l’a tout récemment annoncé – sans confirmation – dans la négociation pour reprendre un autre poids lourd, Bouygues Télécom. Altice compte à ce jour 28 sociétés, déclinées au Grand-Duché, pour les diverses branches d’activité ou les zones géographiques, toutes entassées dans un immeuble du boulevard Royal.

Altice Media Group n’en fait pas (encore) partie, mais le nom de cette entité est régulièrement cité dans les multiples opérations ou transactions du magnat.

La dernière en date n’apaise pas les fantasmes autour du véritable empire médiatico-financier qui se bâtit autour de l’homme d’Altice.

Libération, L'Express, L'Expansion...

Déjà devenu le principal actionnaire du quotidien Libération, Patrick Drahi, avec son associé Marc Laufer, devrait récupérer, en bloc, un ensemble de titres et médias jusque-là détenus par le groupe belge Roularta, qui avait souhaité se diversifier dans l’Hexagone, avant de faire machine arrière. Les discussions pour la reprise de ce pôle de magazines se mènent exclusivement avec Patrick Drahi et ses émissaires.

Le pôle en question n’est pas anodin dans le paysage: en tête de gondole, il y a L’Express, deuxième news magazine français (plus de 400.000 exemplaires), le mensuel économique L’Expansion, le «people» Point de Vue, une série de magazines thématiques (Lire, Mieux vivre votre argent, Studio Ciné Live, Côté Sud, Maison française…), ainsi que le «groupe» autour de L’Étudiant (magazine, livres, site web, des salons estampillés dans toute la Francophonie…).

Tout cela donc doit quitter les mains de Roularta, qui se replie en Belgique, et atterrir dans l’escarcelle déjà bien remplie de Patrick Drahi.

Potentiellement, le Altice Media Group serait ainsi présent dans tous les médias, du papier au web dans toutes les formes, dans la télévision, la distribution, les télécommunications… Toutes les formes donc, à l’exception de la radio, pour l’instant, sauf via Marc Laufer, qui est venu du monde de la FM, NRJ notamment.

Et, de Paris à Tel-Aviv, la porte d’embarquement serait, le plus souvent, à Luxembourg.