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Henri Wagner et Marc Feider, Allen & Overy: <br />(Photo Olivier MInaire/Wide)  

Avec quelques semaines de retard sur le planning initialement établi, l’étude d’avocats Allen & Overy n’a finalement investi son nouveau siège du Kirchberg – deux des six bâtiments du complexe immobilier K2 – que fin juin. Un déménagement indispensable compte tenu de la forte croissance des effectifs qui avaient rendu trop exigu le précédent immeuble de Merl, où l’étude siégeait depuis dix ans.

Chronologiquement, ce déménagement a également fait suite à un changement dans la structure managériale. Un nouveau managing partner, Henri Wagner, a été nommé, à la place de Marc Feider, promu senior partner, en charge de l'orientation stratégique du cabinet et de sa représentation à l’étranger. Me Wagner, lui, prend en mains la gestion journalière et le développement futur de la firme, tout en continuant d’assumer la responsabilité du département bancaire et financier.

«Nous avons toujours avancé par paliers, explique Marc Feider. J’ai été pendant plus ou moins dix ans à la tête de ce cabinet et il apparaissait nécessaire qu’il y ait une évolution. La succession a été tranquillement planifiée avec Henri, qui a la totale confiance des autres associés et du management de Londres. Le fait de lui permettre de prendre les rênes en même temps que nous intégrons notre nouvel immeuble permet de dynamiser les choses, de les professionnaliser et d’accélérer la cadence de notre croissance qualitative et quantitative».

Henri Wagner est un des pionniers d’Allen & Overy, puisqu’il faisait partie des quatre premiers avocats présents au lancement de l’étude, en 1990. «C’était il y a à peine une quinzaine d’années. Nous étions dans des maisons de maître, avec des salles de bains qui pouvaient être réaménagées en bureaux, et nous travaillions encore par télex ou fax. Cela nous permettait parfois de gagner de précieuses heures avec des clients en évoquant un problème technique! Aujourd’hui, le métier s’est évidemment révolutionné en termes de structures et de technologies et avec certains clients privilégiés, nous garantissons un contact personnalisé endéans quatre heures et un avis juridique en 24 heures».

«UN RÔLE ÉMINEMMENT IMPORTANT»

Autre époque, autres mœurs. Depuis dix ans, les méthodes de travail ont changé, les équipes dirigeantes ont un peu rajeuni. Impossible, aujourd’hui, d’imaginer la gestion d’un tel cabinet de façon monolithique. La nouvelle structure bicéphale est présentée, par Henri Wagner, comme «la meilleure façon d’atteindre nos objectifs stratégiques, tant au niveau du traitement de la clientèle que du développement».

Impossible, également, de se cantonner à l’image de l’avocat-plaideur en robe noire. «Les relations juridiques sont devenues plus complexes, note Me Feider. Les avocats ont avant tout un rôle de conseiller juridique et stratégique. Ils contribuent à des prises de décision économiques stratégiques. Le rôle joué par l’avocat aujourd’hui est éminemment important».

Important, certes, mais aussi en permanente évolution. La qualité des structures financières luxembourgeoises est, aujourd’hui, reconnue internationalement, tout comme celle des prestataires de services associés. «Aujourd’hui, nous rédigeons nous-mêmes les prospectus d’émission des véhicules d’investissement aussi bien luxembourgeois qu’étrangers. C’est totalement nouveau, reconnaît Me Wagner. Pour répondre à cette demande hautement spécialisée, nous envoyons des équipes en formation à Londres pendant six mois».

Allen & Overy compte aujourd’hui quelque 150 employés au Luxembourg, dont une centaine d’avocats (parmi lesquels huit associés), ce qui en fait un des plus importants cabinets d’avocats de la Place. Un statut que la firme entend renforcer avec une approche résolument axée sur le bien-être et le développement durable: bâtiment écologique, politique de gestion des déchets, bilan carbone, salle de fitness, massage, relaxation, service de conciergerie...

«Nous nous sommes donné dix ans pour atteindre des objectifs stratégiques clairs et nets, prévient Me Wagner. Nous vivons une période relativement passionnante, avec des gens pétris de talents. A nous de créer les bonnes conditions pour que chacun s’accomplisse, en étant parfaitement conscient qu’on demande toujours de plus en plus à nos équipes».