Pour Pierrot Schiltz, une loi interdisant purement l’alcool et les drogues sur le lieu de travail «pourrait régler le problème une bonne fois pour toutes». (Photo: DR)

Pour Pierrot Schiltz, une loi interdisant purement l’alcool et les drogues sur le lieu de travail «pourrait régler le problème une bonne fois pour toutes». (Photo: DR)

La Fédération des artisans vient de présenter en ce début de semaine la seconde édition d’un ouvrage consacré au problème de l’alcool et des drogues sur le lieu de travail, rédigé par l’avocat Pierrot Schiltz.

Alors que sur la route, 59% des accidents mortels ou se soldant par des préjudices corporels graves seraient imputables aux drogues et à l’alcool, la situation dans les entreprises est elle aussi tout autant problématique.

Car à en croire Pierrot Schiltz, dans certaines entreprises jusqu’à 15% des effectifs boivent régulièrement de l'alcool, 25% de tous les accidents de travail y sont probablement dus à l’alcool et, en milieu professionnel toujours, 8,4% des salariés interrogés à l’occasion d’une étude consommeraient des substances illicites.

Plus interpellant encore, malgré la gravité de la situation «le pouvoir peine à réagir», écrit l’auteur, ajoutant que le chef d’entreprise — lorsqu’il est conscient de ce problème — «ne sait souvent pas comment y faire face».

Imposer une tolérance zéro

«Pourtant, poursuit Pierrot Schiltz, il serait facile pour le législateur de faire voter tout simplement une loi interdisant la consommation d’alcool et de drogues sur le lieu du travail et d’interdire de se présenter sur le lieu du travail sous les effets de substances psychoactives».

Pour l’avocat, le problème serait réglé une bonne fois pour toutes et — en imposant une tolérance zéro — les acteurs au contrat de travail auraient plus de facilités pour savoir à quoi s’en tenir.

Pierrot Schiltz déplore enfin que la jurisprudence «s’aligne dans le sillage du pouvoir en place» alors qu’à travers ses décisions elle tolère la consommation d’alcool sur le lieu du travail dans des conditions restrictives, et ce, en dépit du fait qu’une douzaine de conventions collectives dans différents secteurs prohibent la consommation d’alcool et de drogues sur le lieu du travail.

Et prévoient qu’en cas d’infraction cette consommation est à considérer comme une faute grave justifiant un licenciement avec effet immédiat.

«L’alcool, les drogues et le travail», par Pierrot Schiltz — Éditions Promoculture Larcier — ISBN: 978-2-87974-273-1