Une famille à 27 pour célébrer 60 ans d’Union. Mais une famille quand même. Ses membres veulent se donner les moyens de leurs ambitions dans les 10 prochaines années. (Photo: Commission Européenne)

Une famille à 27 pour célébrer 60 ans d’Union. Mais une famille quand même. Ses membres veulent se donner les moyens de leurs ambitions dans les 10 prochaines années. (Photo: Commission Européenne)

L’anniversaire ne pouvait tomber dans une période aussi compliquée sur le plan politique. Mais l’histoire de l’Union européenne et de sa création a montré que des difficultés et même des conflits pouvaient naître une Union, certes imparfaite, mais une Union quand même.

C’est dans un esprit volontariste et d’espoirs affichés que se sont réunis les dirigeants des 27 pays d’une Union européenne qui fête ses 60 ans dans un contexte de Brexit, de montée du populisme et avec un partenaire américain imprévisible qui fut en filigrane de différentes déclarations.

«Cela serait une situation de ‘lose-lose’», a indiqué Xavier Bettel lors d’une interview avec Associated Press, en marge de la réunion à Rome. Le Premier ministre rappelle au président américain Donald Trump que l’Europe n’est pas un ensemble de 27 «magasins» dans lesquels on vient faire du shopping à la carte.

«L’Europe fêtera ses 100 ans», a déclaré Jean-Claude Juncker dans une interview à la ZDF, teintée toutefois de réalisme quant aux avancées souvent difficiles dans des dossiers impérieux comme le sort des réfugiés. 

Ambitions renouvelées

Les dirigeants des 27 pays ont profité de la réunion au capitole à Rome pour renouveler leur engagement, en signant une nouvelle déclaration d’intention, 60 ans après que l’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas ont porté l’UE sur les fonts baptismaux.

Il y a des signatures qui durent.

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne 

«Nous avons réussi à doter ce continent d’une paix qui dure. Nous avons réussi à donner à ce continent une monnaie unique. Nous avons établi le plus grand marché intérieur au monde. Nous avons, par un énorme effort - de volonté du peuple de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est - réussi à unir par des moyens pacifiques l’histoire et la géographie européenne,» s’est félicité Jean-Claude Juncker, avant de parapher le document avec le stylo utilisé par les représentants luxembourgeois en 1957.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr">Signed the <a href="https://twitter.com/hashtag/RomeDeclaration?src=hash">#RomeDeclaration</a> with the original pen used by the Luxembourg delegate to sign <a href="https://twitter.com/hashtag/RomeTreaties?src=hash">#RomeTreaties</a>. <a href="https://twitter.com/hashtag/EU60?src=hash">#EU60</a> <a href="https://t.co/PS4OQ4MiMJ">pic.twitter.com/PS4OQ4MiMJ</a></p>&mdash; Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) <a href="https://twitter.com/JunckerEU/status/845588274236309505">March 25, 2017</a></blockquote> <script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

D’ennemis à partenaires

Xavier Bettel a donc signé cette déclaration solennelle pour le Luxembourg. Et de déclarer en marge de la cérémonie que «les ennemis d’hier sont assis autour d’une même table aujourd’hui. En l’espace de 60 ans, les ennemis sont devenus des partenaires et œuvrent ensemble pour le bien des citoyens européens. C’est un des grands mérites de l’Union européenne.»

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="no" dir="ltr">Houfreg a frou haut eisen Engagement fir Europa, fir Toleranz a Fridden confirméiert ze hunn <a href="https://t.co/4uVeDFYj2i">pic.twitter.com/4uVeDFYj2i</a></p>&mdash; Xavier Bettel (@Xavier_Bettel) <a href="https://twitter.com/Xavier_Bettel/status/845617886148411399">25 mars 2017</a></blockquote>
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Si le rôle du politique est de rappeler aux citoyens les avancées de l’Union européenne en 60 ans et ce qu’elle leur a apporté au quotidien, ces mêmes citoyens semblent être dans l’attente d’une «autre Europe».

La déclaration solennelle fixe justement des ambitions pour les 10 prochaines années: 

«Au cours des 10 prochaines années, nous voulons une Union qui soit sûre et sécurisée, prospère, compétitive, soucieuse du développement durable et socialement responsable, et qui ait la volonté et la capacité de jouer un rôle de premier plan dans le monde et de peser sur la mondialisation. Nous voulons une Union dans laquelle les citoyens disposent de nouvelles possibilités sur le plan du développement culturel et social et bénéficient de la croissance économique. Nous voulons une Union qui reste ouverte aux pays européens qui respectent nos valeurs et s’engagent à les promouvoir.»