Laurent Chapelle: «Le fait de demander à quelqu’un comment ça va et vraiment s’intéresser à la réponse participe à sa motivation. La bienveillance est importante.» (Photo: Shutterstock)

Laurent Chapelle: «Le fait de demander à quelqu’un comment ça va et vraiment s’intéresser à la réponse participe à sa motivation. La bienveillance est importante.» (Photo: Shutterstock)

Dans un marché du travail en pleine transformation digitale et face à la guerre des talents, la motivation des collaborateurs devient essentielle. Mais comment avoir un réel pouvoir sur cet aspect a priori subjectif? Conseils.

Alors que le marché du travail a rarement été aussi concurrentiel, les entreprises rivalisent de créativité pour encourager les talents à s’investir pleinement au quotidien. Élément subjectif, la motivation ne se mesure pas facilement. Et d’autant plus si l’on n’est pas rompu à l’exercice.

«La motivation doit partir d’une vision partagée, d’un cap donné par les dirigeants», estime , CEO du cabinet de formation, recrutement et conseil RH Expert. Il estime que la motivation des équipes se base sur des valeurs fortes, édictées par l’entreprise. «Plus cette vision va être comprise, plus les gens vont pouvoir y adhérer et s’investir».

Les entreprises qui ont des valeurs qui correspondent à la réalité permettent donc de développer une bien meilleure motivation de leurs équipes. Si les valeurs sont souvent relativement similaires d’une société à une autre, c’est leur définition qui va préciser les attentes de l’employeur.

«Une fois la définition élaborée, on peut plus facilement contrôler. Prenons la valeur ‘conviviale’. C’est peut-être défini en interne comme la participation à un petit-déjeuner quotidien des salariés. On peut alors la mesurer. Si le taux de fréquentation est supérieur à 65%, cela signifie que les valeurs sont partagées», cite Laurent Chapelle.

Une nuance essentielle toutefois: pour déterminer la motivation réelle des salariés, il est nécessaire de procéder par répétition. Mesurer une fois par an l’implication des travailleurs ne donne qu’une photo de la situation à un moment donné et n’est donc pas le reflet de la réalité.

L’écoute comme valeur-clé

«Un des secrets, c’est de comprendre les attentes du salarié. La discussion est essentielle. Le fait de demander à quelqu’un comment ça va et vraiment s’intéresser à la réponse participe à sa motivation. La bienveillance est importante», conseille Laurent Chapelle. Cet aspect doit aussi passer par le département RH, qui établit le lien entre les salariés et les patrons.

«La motivation n’est pas une maladie, mais plus on diagnostique tôt une baisse de motivation, plus les remèdes vont être simples. Plus on attend, plus ce sera compliqué, voire impossible. Le succès, c’est d’être régulier dans la discussion et lancer une action derrière. Il faut ensuite reparler de cette motivation une fois que les actions sont réalisées», détaille-t-il.

Parmi les actions envisageables, il y a la modification du poste de travail, une formation, un accompagnement spécifique via un coaching professionnel en groupe ou en individuel. Le principal étant de s’adapter au collaborateur et à ses attentes.