La Chambre de commerce avait placé le sujet ô combien sensible, mais actuel, qu’est la pauvreté au Luxembourg, dans la présentation, jeudi 28 mars, du 21e bulletin «Actualité & Tendances».
Le rapport a pour ambition de cerner «la juste mesure» et d’apporter les «mesures appropriées». La Chambre de commerce rappelle d’ailleurs que le taux de risque de pauvreté atteignait 18,7% de la population en 2017. Un taux désormais supérieur à la moyenne de la zone euro et à celui de ses voisins.
Pour expliquer ce phénomène, , le directeur général de la Chambre de commerce, juge que «sur ces 30 dernières années, la politique du logement est un échec».
Du fait de la hausse des prix, ce budget pèse toujours davantage sur les plus modestes, à plus de 40% de leur revenu pour plus d’un tiers d’entre eux, contre 20,1% en 2012.
«La solution n’est pas d’augmenter les aides», estime Carlo Thelen, «il faut agir sur l’offre en construisant davantage».
«L’augmentation du salaire minimum n’est pas une solution»
De même, selon Carlo Thelen, il faut «faire plus pour aider les gens vraiment dans le besoin», c’est-à-dire augmenter le revenu réel des plus modestes.
«L’augmentation du salaire minimum n’est pas une solution», ajoute-t-il, «la population qui travaille n’étant pas celle la plus à risque».
Selon la Chambre de commerce, la solution passe par «une plus grande sélectivité sociale», autrement dit cibler plus précisément les bénéficiaires des différentes aides, afin d’éviter «l’arrosoir social», conséquence de l’universalité du modèle social luxembourgeois.
«La sélection est mal faite», confirme l’économiste Jean-Baptiste Nivet. «Ce n’est pas le système le plus efficace pour les revenus les plus modestes.»
Mieux combattre la pauvreté là où elle est concentrée
La Chambre de commerce propose aussi la création d’un comité quadripartite, «Suivi de la pauvreté», composé de représentants de l’État, de salariés, d’employeurs et d’ONG. Pour alimenter les travaux de ce comité, la Chambre présente «six outils de mesure à même de renouveler la compréhension de la pauvreté», basés sur le revenu, les conditions de vie, le logement, le patrimoine, l’emploi ou encore l’éducation.
Ce qui permettrait une meilleure utilisation des chiffres, afin de «mieux combattre la pauvreté là où elle est concentrée». Seraient notamment concernés, en tant que principales victimes de la pauvreté, les enfants issus d’une famille monoparentale d’origine étrangère et d’un niveau d’éducation faible.