Il s’agit aussi de la première réalisation luxembourgeoise dont la réflexion sur la relation art/architecture fait entièrement partie du concept avec l’engagement de l’artiste Sumo. Cette réalisation est un clin d’œil à l’évolution du paysage urbain car le « post-graffiti », même si beaucoup refusent de l’admettre, fait partie intégrante de la ville. Au Grand-Duché, dans le cadre de la promotion immobilière, la conception architecturale se soumet, hélas trop souvent, à un système de présupposés aussi bien de la part des concepteurs que des usagers. Bien souvent, à défaut de recherches, d’originalité et de remise en question, dans le meilleur des cas, l’architecture se conforte simplement dans le souci du détail, de finitions soignées et l’usage de matériaux prestigieux.
Un projet promotionnel, aussi modeste soit-il, doit devenir le résultat d’un processus de recherche.
Ce petit projet d’immeuble à appartements à Cessange ne prétend pas donner l’exemple d’une réussite architecturale, artistique ou promotionnelle. L’ambition de ce projet aura été de proposer une réalisation ayant pour but l’interpellation et le détournement d’un regard, un court instant soit-il, sur les dimensions esthétiques et émotionnelles de l’architecture. Peu importe l’image que l’on gardera gravée dans nos mémoires, négative ou positive. Elle enrichira notre culture spatiale personnelle.
Cette réalisation peut plaire ou déplaire. Indépendamment du jugement de chacun, elle devient l’objet d’un débat ouvert à un large public. Il s’agit là d’une condition sine qua non d’enrichissement de notre culture du bâti.
L’intérêt de ces ouvrages ne sera pas celui de diffuser des images attrayantes et illustrer de belles réalisations mais bien celui de favoriser un débat assez inexistant à propos de l’architecture. Car au-delà du réalisme et du pragmatisme que le projet doit refléter, l’architecture a le devoir de stimuler un débat sur ses enjeux culturels dans notre société.
Avec des textes de Shahram Agaajani et Thomas Schoos et des photographies de Steve Troes, sous la direction artistique de Maxime Pintadu.