La Commission européenne considère dans son avis sur les projets budgétaires des États membres de la zone euro que ceux-ci devraient suivre des politiques budgétaires différenciées: prudence pour les pays endettés, investissements pour ceux disposant d’une marge de manœuvre budgétaire. (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne considère dans son avis sur les projets budgétaires des États membres de la zone euro que ceux-ci devraient suivre des politiques budgétaires différenciées: prudence pour les pays endettés, investissements pour ceux disposant d’une marge de manœuvre budgétaire. (Photo: Shutterstock)

Dans un avis rendu mercredi, la Commission européenne considère que le projet de budget du Luxembourg est conforme au pacte de stabilité. Huit États membres de la zone euro présentent des risques de non-conformité. Mais la dette de la zone euro devrait suivre une trajectoire baissière.

Le projet de budget pour 2020 du Luxembourg est jugé conforme au pacte de stabilité et de croissance, a estimé la Commission européenne dans un avis rendu mercredi sur les projets de plan budgétaire de la zone euro.

Les projets de budget de huit autres États membres de la zone euro (Allemagne, Irlande, Grèce, Chypre, Lituanie, Malte, Pays-Bas et Autriche) sont jugés conformes au pacte, quand ceux de l’Estonie et de la Lettonie sont jugés globalement conformes.

Un risque de non-conformité est envisagé pour huit États membres: la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande. La mise en œuvre de leur plan budgétaire pourrait entraîner «un écart important par rapport à la trajectoire d’ajustement vers leur objectif budgétaire à moyen terme».

En outre, le critère de réduction de la dette ne sera probablement pas respecté par la Belgique, l’Espagne, la France et l’Italie.

Aucune procédure en déficit excessif

La Commission souligne néanmoins qu’aucun projet de plan budgétaire ne fait apparaître de manquement particulièrement grave aux exigences du pacte.

De plus, aucun État membre de la zone euro ne fait désormais l’objet d’une procédure pour déficit excessif, une première depuis 2002.

La dette de la zone euro devrait ainsi continuer de suivre une trajectoire baissière, pour passer d’environ 86% en 2019 à 85% en 2020.

Des investissements nécessaires

Mais la Commission note que les politiques budgétaires restent insuffisamment différenciées dans la zone euro. Ainsi, «la Commission invite les pays fortement endettés à mener des politiques budgétaires prudentes, alors qu’elle encourage ceux qui disposent d’une marge de manœuvre budgétaire à investir davantage», déclare le commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, Pierre Moscovici. «Cette approche différenciée renforcera la zone euro.»

Concernant les politiques d’investissement de l’Allemagne et des Pays-Bas, le vice-président de la Commission européenne chargé de l’euro et du dialogue social, Valdis Dombrovskis, déclare que «[ces pays] pourraient faire plus encore».