Katalin Ligeti, doyenne de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance, a supervisé le remaniement des masters en collaboration avec l’ABBL et l’Alfi. (Photo: Université du Luxembourg)

Katalin Ligeti, doyenne de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance, a supervisé le remaniement des masters en collaboration avec l’ABBL et l’Alfi. (Photo: Université du Luxembourg)

Paperjam vous propose cette semaine une série d’articles consacrés à l’Université du Luxembourg à l’occasion de la rentrée académique qui se déroulait le lundi 16 septembre. Aujourd’hui, place à la refonte des masters voués à servir la place financière.

Annoncés au mois de février, les masters reliftés de la Luxembourg School of Finance connaissent leur première rentrée. Portés à deux ans au lieu d’un auparavant et bénéficiant de droits d’inscription plus abordables que par le passé, ils comprennent chacun un enseignement interdisciplinaire en économie et en finance, assorti de spécialisations.

Le master of science in finance and economics vient remplacer le MSc in banking and finance ainsi que le master in economics and finance. La première année offre un socle commun. Les étudiants choisissent ensuite entre quatre filières: la banque, la gestion d’investissements, la gestion des risques et l’économie financière.

 Le master in wealth management, lancé en 2013, proposera un programme plus en profondeur et exhaustif sur deux ans. Il se veut également plus accessible aux détenteurs d’un bachelor, même si le profil des étudiants s’avère un peu plus expérimenté.

Enfin le master of science in quantitative economics and finance remplacera le master in economics and finance – research track. Il conserve sa vocation de mener les étudiants à des carrières dans la recherche ou à des études de niveau doctorat comme la Doctoral School in Economics and Finance.

Bien que les talents internationaux soient toujours les bienvenus et que les masters visent toujours à attirer des talents hautement qualifiés, le focus s’est déplacé vers des talents régionaux qui voient leur avenir sur la Place.
Katalin Ligeti

Katalin Ligetidoyennefaculté de Droit, d’Économie et de Finance

«Les besoins de la place financière luxembourgeoise ont évolué avec le temps», explique Katalin Ligeti, doyenne de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance. «Il y a 17 ans, lorsque la LSF a été créée, le Luxembourg cherchait principalement des talents internationaux dans la finance. Bien que les talents internationaux soient toujours les bienvenus et que les masters visent toujours à attirer des talents hautement qualifiés, le focus s’est déplacé vers des talents régionaux qui voient leur avenir sur la Place»,  alors que les  ces dernières années. D’où le soin apporté par la LSF à dispenser quelques cours en français «afin de permettre aux étudiants d’améliorer leurs compétences linguistiques».

L’introduction d’options donne également la possibilité aux programmes d’intégrer des cours liés à des domaines émergents, notamment à travers des modules d’incubateurs en finance durable, fintech ou encore en cybersécurité.

Un remaniement élaboré grâce à «une collaboration unique avec les acteurs de la Place luxembourgeoise», une vingtaine participant aux réflexions sur les masters ou à l’enseignement, notamment l’ABBL, l’Alfi et l’association professionnelle des assureurs et réassureurs. «L’interaction avec l’industrie se déroule réellement bien à la fois pour les programmes d’enseignement et pour les événements», souligne Ulf von Lilienfeld-Toal, directeur de la LSF. L’avis d’experts externes de l’université de Hambourg et de la Foundation for International Business Administration Accreditation (FIBAA) a également été pris en compte et la LSF a parallèlement analysé 20 masters concurrents en finance.  

D’ici à la fin de l’année universitaire, nous aurons autant de nouvelles recrues que de professeurs actuellement en poste.
Ulf von Lilienfeld-Toal

Ulf von Lilienfeld-ToaldirecteurLuxembourg School of Finance

Une collaboration qui se ressent également dans le profil des intervenants. «Nous avons remplacé certains des conférenciers invités étrangers en partie par des conférenciers invités du Luxembourg et en partie par des professeurs à la LSF», précise M. von Lilienfeld-Toal. «D’ici à la fin de l’année universitaire, nous aurons autant de nouvelles recrues que de professeurs actuellement en poste. Soit 14 en tout.» Sachant que la LSF continuera à organiser des séminaires autour de personnalités de haut vol, issus de prestigieuses universités comme Stanford, Berkeley ou la London School of Economics.

Autre changement à venir: la LSF ne s’appellera plus ainsi. «La loi sur l’université adoptée en janvier 2018 a mis en place des réformes organisationnelles pour l’université entière en transformant les unités de recherches existantes (dont la LSF au sein de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance, ndlr) en départements», relate Mme Ligeti. «La réforme des trois programmes de master présente un grand avantage en ce que désormais beaucoup de praticiens du secteur financier luxembourgeois participent à nos cursus d’enseignement, ce qui renforce nos liens avec la Place.» Le nouveau département s’est, en outre, adjoint les services d’un responsable de développement des partenariats en la personne de Patrick Weydert.

Une «évolution» plus qu’un nouveau départ

Perdant son nom originel, la LSF aurait-elle signé son arrêt de mort? C’est ce que considèrent certains médias luxembourgeois, soulignant les difficultés rencontrées par l’institution depuis ses . «La LSF est et demeure une partie de l’université», répète Mme Ligeti, niant tout danger de disparition pour la LSF. La refonte des programmes, en collaboration étroite avec la Place, signifie au contraire un nouvel engagement entre les deux partenaires.

Préférant parler d’«évolution» plutôt que d’un nouveau départ, M. von Lilienfeld-Toal invite à regarder vers l’avant. «Nous restons confiants, et j’espère que bientôt l’accent sera mis sur les développements positifs.»

La LSF compte entre 63 et 75 étudiants dans ses trois nouveaux masters – sur 510 candidatures. Depuis 2005, 827 diplômés sont passés par la LSF, dont la moitié depuis 2014.