Il n’en pouvait plus d’attendre. Depuis des mois, Richard Lioger, parmi les premiers à avoir rejoint En Marche!, le parti du président français Emmanuel Macron, tente d’obtenir son investiture pour les élections municipales de Metz, en mars prochain. «Tu n’as pas l’investiture pour tes beaux yeux!»
Mardi matin, au Club de la presse, avant de repartir sur Paris, l’ex-premier adjoint de Dominique Gros en charge notamment de la politique d’aménagement de la Ville, a donc présenté une équipe et un embryon de projet en 12 points.
Je suis loin des tambouilles politiques.
«Je suis loin des tambouilles politiques», explique-t-il, alors qu’il s’agit précisément de montrer combien sa volonté d’être le candidat du parti présidentiel à Metz est concrète… et donc de couper l’herbe sous le pied de Nathalie Griesbeck. Le président du Modem, François Bayrou, insiste beaucoup pour que sa colistière soit investie par le parti présidentiel.
«Faire de Metz la Cité européenne de l’écologie et de l’entrepreneuriat», le nom de son projet, emprunte à tous les codes couleurs: le rose pour la cité d’un candidat issu du parti socialiste, le bleu pour la dimension européenne et le vert pour l’écologie et l’entrepreneuriat.
Les 12 premiers travaux
Soutenu par deux autres députés En Marche! messins, Ludovic Mendes et Belkhir Belhaddad, mais aussi par trois autres conseillers de l’actuelle majorité messine (dont l’adjoint à la culture Hacène Lekadir), l’ancien président de l’Université de Metz déroule une première version de son programme:
- gratuité de la ville pour les moins de 26 ans (culture, sports, transports),
- maisons de quartier,
- démocratie participative,
- poursuite du développement de la Cité musicale des enfants,
- renforcement et relocalisation de la police municipale,
- renforcement du campus universitaire et de ses relations avec les écoles d’ingénieurs satellites,
- jumelages avec des villes chinoises, italiennes et d’Afrique du Nord,
- création d’un «Metzlib» à l’image du Vélib parisien,
- macarons résidentiels à 10 euros par mois pour les habitants du centre-ville,
- transformation du quartier d’Outre-Seille en laboratoire de l’économie sociale et solidaire,
- développement du statut de «ville d’eau» pour Metz,
- piétonnisation du plateau autour de la cathédrale.
Des thèmes qui empruntent aux thématiques locales classiques, tous partis politiques confondus. Car l’équipe de Richard Lioger veut s’affranchir des carcans politiciens.
«Nous voulons être en phase avec une nouvelle réalité messine. Dans le sillage du travail effectué pendant les deux mandats de Dominique Gros, mais aussi avec l’envie que les Messins soient défendus au plus haut niveau de l’État», dit-il.
Je suis prêt à être le VRP de la ville.
«Nous travaillons depuis huit mois, chaque samedi, mais aussi dans des groupes de travail pour donner du sens à ce projet que nous voulons porter», ajoute l’architecte de ce programme, Hacène Lekadir.
«Vous êtes encore dans de vieux schémas», raille le candidat à l’intention des journalistes. «Macron est aussi parti tout seul, avec des gens et sans parti.»
De là à voir un soutien discret du président à cette «dissidence», c’est aller un peu loin. M. Lioger prend le soin de dire toute la légitimité des autres candidats aux élections municipales. Une manière de ne pas insulter l’avenir et un deuxième tour au moment où de petites listes voient le jour.
«Je suis prêt à être le VRP de la ville à tous les niveaux», dit enfin celui qui a été considéré comme l’héritier de Dominique Gros jusqu’à ce qu’il décide de rejoindre l’aventure du président Macron.