Anouk Agnes: «La conférence s’intéresse aux sujets d’actualité pour les news managers.» (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Anouk Agnes: «La conférence s’intéresse aux sujets d’actualité pour les news managers.» (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Les actifs nets dans les fonds luxembourgeois flirtent à nouveau avec la barre des 4.200 milliards d’euros. Un signal positif, alors que s’ouvre la conférence de l’Alfi orientée vers les asset managers.

C’est dans un contexte de marché à nouveau favorable que l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) peut inaugurer ce mardi 5 mars l’Alfi European Asset Management Conference, qui s’étend sur deux jours.

Après trois mois de chute relativement importante, le total des actifs nets dans les fonds frôle à nouveau la barre des 4.200 milliards d’euros. Avec un total de 4.199,7 milliards à la fin janvier, le chiffre efface en grande partie la perte enregistrée depuis le mois d’octobre.

Après un record absolu à 4.279 milliards en septembre 2018, les actifs nets avaient reculé jusqu’à 4.064 milliards en décembre.

«Cette croissance est entièrement due à un effet de marché et non pas à de l’argent ‘neuf’, mais c’était déjà largement le même scénario pour les baisses enregistrées sur le quatrième trimestre», explique , deputy director general de l’Alfi.

Cette croissance est entièrement due à un effet de marché.

Anouk Agnesdeputy director generalAlfi

Difficile actuellement de savoir si cette tendance haussière se poursuivra, mais la conférence de ces deux jours fera, entre autres, le point sur les perspectives de marché qui intéressent au premier chef les gestionnaires d’actifs.

Ce sera aussi l’occasion d’examiner en profondeur d’autres dossiers chauds, comme la finance durable ou la chasse aux talents. «La finance durable est un sujet de première importance pour l’Alfi», témoigne Anouk Agnes. «Mais il concerne aussi tout le secteur de la gestion d’actifs. Ne pas s’y intéresser n’est plus une option.»

Talents: un impact générationnel

Quant à la recherche des talents, l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement entend faire le point sur la rumeur qui veut que les acteurs luxembourgeois ont de plus en plus de mal à recruter. «Nous allons aussi nous intéresser au recrutement du point de vue générationnel», pointe la responsable de l’Alfi. «Les premières questions des jeunes recrues ne sont plus liées aux salaires ou à leurs responsabilités, mais bien à la responsabilité sociale de l’entreprise, au travail à domicile ou à la possibilité de raccorder une voiture électrique.»

Ces deux journées seront aussi l’occasion d’analyser l’impact futur des robots au niveau de l’emploi et de voir, suite au Brexit, la manière dont les groupes internationaux vont répartir les emplois.

Les Britanniques très actifs

Rien d’étonnant évidemment à ce que le Brexit reste un des sujets chauds. La deadline de la séparation approche à grands pas et elle concerne le secteur des fonds au premier plan. Les initiateurs de fonds britanniques restent deuxièmes en ordre d’importance après les Américains, et, à court terme, les effets ont été bénéfiques.

«Il est évidemment compliqué d’envisager l’après-Brexit», poursuit madame Agnes, «mais on observe que les asset managers britanniques restent très actifs au Luxembourg. En effet, ils sont à l’origine de 41% du nombre de fonds créés au Luxembourg en 2018, ce qui est considérable.»