Philippe Wery, CEO et Ramon Hoyos, Lead Advisor Corporate Finance & Economic Modeling Photo: Arendt Business Advisory

Philippe Wery, CEO et Ramon Hoyos, Lead Advisor Corporate Finance & Economic Modeling Photo: Arendt Business Advisory

Après une baisse de popularité suite à la crise de 2008, les LBOs, mécanismes permettant de financer l’acquisition d’actifs par une dette portée par l’actif même, sont redevenus un des mécanismes prédominants dans le financement d’acquisitions. Selon les données de Thomson Reuters, le volume mondial d’acquisitions via LBO a atteint 154 milliards de dollars en 2018, le plus haut niveau enregistré depuis 2007.

Cette popularité tient à plusieurs facteurs :

1. Un niveau inégalé de capital accumulé par les fonds de Private Equity LBO. Ces fonds, qui sont les acteurs les plus dynamiques du marché ont accumulé en 2018 environ 695 milliards de dollars de capital non encore investis (dry powder).

2. Un environnement favorable à l’endettement pour les entreprises, en particulier en raison des faibles taux d’intérêts, et des efforts déployés par les banques centrales pour favoriser l’investissement.

3. Un environnement globalement favorable aux transactions. Les besoins en financement notamment pour l’innovation en Europe, se concrétisent par une focalisation significative dans les secteurs des nouvelles technologies et de la santé. Par ailleurs, certains secteurs se consolident de façon accélérée. Ainsi la fusion annoncée fin 2018 entre Randgold Resources et Barrick Gold aboutissant à la création du premier acteur dans le secteur de l’exploitation de mines d’or a été très rapidement suivie de l’acquisition de Goldcorp par Newmont Mining, qui est, à son tour, devenu le premier exploitant d’or au monde. Début 2019 Barrick annonçait préparer la fusion avec Newmont. Un tel effet domino pourrait très bien avoir lieu dans d’autres secteurs comme le pharmaceutique ou l’aviation.

Les LBOs sont donc amenés à faire partie du paysage financier des prochaines années. Les acteurs économiques en seront naturellement affectés.

Les banques ont ainsi l’opportunité de renouer avec le tissu économique, particulièrement celui des petites et moyennes entreprises.

Effectivement, la stratégie actuelle de diversification des fonds LBO se déplace  vers des investissements vers les plus petites entreprises. Une banque peut alors  se positionner soit en accompagnement dans le cadre d’opérations impliquant l’entrée d’un fonds LBO au capital d’une entreprise, soit en alternative via un fonds propre LBO. Les banques ont cet avantage sur les fonds de pouvoir accompagner leurs clients dans toutes les dimensions du financement et donc de vendre d’autres services aux entreprises comme le financement court terme, l’assurance ou le leasing. En outre, cette activité va leur permettre de renforcer leur lien avec une clientèle banque privée, composée en majorité d’entrepreneurs.

Pour les entreprises, l’accès accru au capital via un LBO permet aux entreprises les plus dynamiques de financer leur croissance et leur innovation à coût réduit. Le LBO est, par nature, adapté aux entreprises en croissance. Sous la forme d’un Management buy-out c’est aussi un mécanisme adapté lors de la transmission d’entreprise à un management existant. Un point important lorsqu’on sait qu’en France, par exemple, 48% des patrons d’entreprises  de 10 à 250 employés sont âgés de 65 ans ou plus, et que la vitalité des petites et moyennes entreprises est essentielle à l’économie d’un pays.

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